Séance 2 : La
mise en place du Paysage cinématographique français
De
la crise des années 30 à Vichy – la mise en place d’un statut ;
L’immédiate
après-guerre – la fin des privilèges, une place dans le monde ;
Les
évolutions après-guerre – mutations et réorganisations.
Le Paysage actuel : La
place de
L’organisation
des métiers
Financement : TSA, Taxe sur le CA des diffuseurs.
Les Mécanismes de soutien : aide automatique, aides
sélectives
Agrément des films : d’investissement, de production.
Autres formes de soutien : courts métrages,
exploitation, diffusion, action à l’étranger.
Autres intervention : actions patrimoniales, coopération
avec les collectivités locales, formation, réglementation …
Bilan : effets
vertueux, effets critiques
Les Principaux Intervenants : auteurs, lecteurs,
script-doctors
Analyse de fiches de lecture.
Le Financement de l’écriture : Aides du CNC ;
Autres
aides (Europe, Procirep, associations…) ;
Conventions
d’écriture.
Les Problèmes liés au développement : une étape
sous-financée.
Séance 5 : L’Acquisition
des droits
Le Cadre légal : CPI, harmonisation européenne,
conventions internationales.
Définitions de l’œuvre et de l’auteur.
Les Droits attachés à l’auteur : droit moral, droits
patrimoniaux.
Le Contrat de cession de droits et la rémunération de
l’auteur.
Les Sociétés de gestion de droits.
Les Droits voisins : artistes, producteurs.
Séance 6 :
Le « Retraitement » du scénario : minutage et
dépouillement.
La « Programmation » de la production : plan
de travail, repérages.
Les Constitutions des équipes de production :
administrative, technique, artistique.
Le Régime des intermittents du spectacle.
Les principaux risques de la production.
Estimation du coût : Analyse d’un devis.
Séance 7 : Les
financements d’un film
Financements publics : CNC
(rappel) ;
Europe
– programme Media, Eurimages ;
Collectivités
territoriales ;
Autres.
Financements privés : Diffuseur
– pré-achat et coproduction ;
Coproductions nationales ou internationales ;
SOFICA ;
Autres.
La « disponibilité » du financement : le rôle
des sociétés de crédit.
Séance 8 :
Le Rôle du distributeur.
Les Aides à la distribution.
Le Marketing et la promotion du film.
L’Exploitation en salles : marché des salles, recettes,
aides à l’exploitation.
Séance 9 : Le Paysage
Audiovisuel français
Examen blanc : exemple de cas pratique
Historique : Des
expérimentations avant-guerre à la création de l’ORTF ;
De
l’éclatement de l’ORTF à la fin du monopole d’Etat ;
La
recomposition du « PAF ».
Les diffuseurs : principaux réseaux.
Panorama de la production télévisuelle.
Séance 10 : Le
Fonctionnement du secteur télévisuel
Les
sources de recettes ;
Politiquer
de programmation ;
Le
futur du digital.
La production d’une œuvre télévisuelle.
L’Intervention du COSIP.
Les Programmes de flux.
Séance 11 : Examen
Conclusion
Correction de l’examen.
Modèles
économiques.
Synthèse de l’économie du cinéma : principaux flux.
Bilan du semestre.
Séance 13 : Examen
de rattrapage
Laurent CRETON – L’Economie
du cinéma. Perspectives stratégiques, Nathan, Paris, 2003 (2009)
Claude FOREST – L’Argent
du cinéma, Berlin, Paris, 2002
Laurent CRETON – L’Economie
du cinéma, collection 128, Nathan, Paris, 2003 (2008)
Pierre GRAS – L’Economie
du cinéma, Cahiers du cinéma, Paris, 2005
Joëlle FARCHY – L’Industrie
du cinéma, Collection Que sais-je ? n° 2555, PUF, Paris, 2004
René BONNELL –
Jean-Pierre FOUGEA et Pascal ROGARD - Les Aides au financement
Isabelle TERREL et Christophe VIDAL - Comment financer ?
Catherine MARTEL - Les
Contrats de la production
Pierre KUPERBERG (CIFAP) - Créer et gérer une entreprise audiovisuelle
Franck PRIOT - Financement
et Devis des Films Français
Jean-Pierre FOUGEA - Outils de la production cinéma et télévision
Jacques PESKINE - L’Offre
et la demande de programmes
Jean-François CAMILLERI – Le Marketing du cinéma
Collectif – Textes
juridiques du CNC
Presse :
Presse spécialisée :
Le Film français
Ecran total
Le Figaro, Les Echos,
Sites internet :
CNC : www.cnc.fr
USPA : www.uspa.fr
Ministère de la culture : www.culture.gouv.fr
CSA : www.csa.fr
Direction des medias : www.ddm.gouv.fr
retour à l'accueil P8
retour à l'accueil Groucho
Séance 1 : L’Economie des médias : spécificités générales
On peut définir l’économie comme la gestion des
ressources « rares ». Elle peut être étudiée selon trois perspectives :
-
une perspective macro-économique : étude de
l’évolution de l’économie en général, selon de grands agrégats (PIB,
consommation, emploi, inflation…) ;
-
une perspective micro-économique : étude d’un
secteur ou d’un marché, selon les relations entre entreprises et
consommateurs ;
-
une perspective de gestion stratégique :
organisation et action d’une entreprise en vue de se développer sur le marché.
Ce cours portera principalement sur les deux derniers
aspects.
a-
C’est une
industrie culturelle
Définition de l’industrie
culturelle :
- Paradoxe : Le terme regroupe deux concepts n’ayant a priori aucun point commun :
-
Historique : En 1947, Theodor Adorno, de l’Ecole
de Francfort, parle pour la première fois d’industrie culturelle, pour dénoncer
l’utilisation de l’art à des fins mercantiles (terme péjoratif). Dans les
faits, l’industrie culturelle existe depuis
- Caractéristiques :
Données économiques
Données |
Industries
culturelles |
Cinéma et TV |
Principaux secteurs |
Edition (livres, disques,
vidéo, presse, jeux) Agences de presse Audiovisuel (cinéma, radio,
télévision) Transversal (intègre les
autres) : Internet, multimédia. Ne sont pas concernés : métiers d’art
(artisanat), sites d’exposition (musées…), gastronomie, architecture,
scénographie, spectacle vivant. |
3 Métiers de base : Production Distribution / Edition
(vidéo, chaînes) Exploitation (salles,
cablo-opérateurs, satellites) Métiers annexes :
Prestations techniques (laboratoires, post-production, location …) |
Poids économique (source – DEPS janvier
2006) |
20 000 entreprises, 157 000 emplois CA global : 41 Mds €. Surtout localisées en Ile
de France (45% effectif, 38% établissements). 14% effectifs pour les
secteurs cinéma et TV. Poids relativement faible
(2003 : 4% des emplois des services marchands, 8,5% du CA) |
11 000 entreprises
(toutes activités confondues), 66 000 employés (38 000 cinéma,
20 000 TV), CA : 10 Mds €. 47 000 salariés. |
Deux modèles de produits |
Modèle de
« flux » : financement annexes (pub, audiotel), public de
masse, obsolescence rapide des produits. Modèle
« éditorial » : unicité du produit, probabilités ventes
aléatoires, marché segmenté, diffusion transfrontalière. |
Flux : Jeux TV,
Reality-show, news (magazines ou autres), émission de plateau. Œuvre : long ou court
métrage de cinéma, téléfilm, série TV, documentaire, dessin animé |
Grandes tendances |
Concentration des acteurs,
logique de groupe ou réseaux. Dématérialisation des
produits et multiplication des supports. |
Concentration : secteurs cinéma (Gaumont,
Pathé, UGC) et TV (TF1, France Télévision) ; constitution de groupes
multimedias (Lagardère, CLT-Métropole, Groupe Canal, Groupe NRJ). Numérisation : industries techniques
(animation 3D) canaux de distribution
(TNT, DVD, cinéma numérique…) |
b-
C’est une
somme de droits matériels et immatériels
Un film a deux
composantes : le support matériel (négatif) et l’actif immatériel (droits
rattachés).
Définition d’un actif immatériel (ou
intangible) :
Un actif, au sens large, est une part du patrimoine d’une
entreprise : c’est un bien, propriété de l’entreprise, permettant à cette
dernière d’engranger des revenus (ex : un ordinateur, une machine-outil,
une caméra…).
Il existe deux types d’actifs : actifs matériels et
actifs immatériels (ou intangibles).
Un actif immatériel est un actif qui n’a pas de support physique (ex : capital humain, droit de propriété intellectuelle : marque, brevet, droit d’auteur…)
Caractéristiques (sous réserve des exclusivités et
restrictions) :
- Utilisation multiple : les droits attachés à un scénario ou un livre peuvent donner lieu à un film, une série TV, une pièce de théâtre… Un format d’émission TV sera adapté sur plusieurs territoires.
- Utilisation illimitée : Pas de limite de temps (seule limite : taille du marché).
- Valeur inversement proportionnelle à l’utilisation : pas de dépréciation, contrairement aux biens matériels.
- Coûts perdus : investissement ne peut pas être utilisé pour un autre but.
Droits rattachés à un
film :
- Droits d’auteurs : il existe deux types de droits- droit moral (ne se quantifie pas) et droits patrimoniaux (reproduction : on enregistre œuvre sur un autre support ; représentation : exploitation, diffusion).
-
Droits annexes : droits à l’image (droits voisins
des artistes, droits dérivés).
a-
L’infrastructure
Petite structure pour une grande
activité
Les sociétés de production audiovisuelle (cinéma + TV) sont principalement des petites structures soumises à une activité aléatoire, qui peut varier énormément suivant la situation (production ou non). En 2009, 160 sociétés de production ont produit les 182 films films d’initiative française, agréés par le CNC.
Taille moyenne d’une entreprise de production : 3 à 10 personnes (personnel permanent), pour un CA moyen de 7,5 M€. En cas de grande activité, cette taille est disproportionnée. La différence se retrouve dans le personnel intermittent.
Des périodes de grosse activité succèdent à des périodes vides, d’où l’absence d’un CA stable. D’une année sur l’autre, le CA peut varier de 400 %, ce qui rend d’autant plus difficile l’étude de l’activité (croissance ou déclin ?). Seules les très grosses sociétés échappent à ce phénomène en « lissant » leurs productions.
A cette activité aléatoire, se rajoute une durée de vie tout aussi aléatoire, en fonction de la réussite des films.
Généralement, on distingue trois types de sociétés :
Produits (œuvre et flux)
Œuvre (modèle éditorial) : forme un tout, droits attachés au produit
L’œuvre possède une valeur patrimoniale, droits peuvent être revendus.
Programme de flux : dérivation d’un « format », qui se consomme à la production.
Le programme de flux n’a pas de droits en soi ni de valeur patrimoniale, vente limitée (en second marché – câble / sat - ou sous forme d’extraits). Il n’a pas de valeur patrimoniale, seul le concept en a une (ex : format de « Big Brother » vendu par Endemol, société néerlandaise, qui a donné « Loft Story » en France). Sa production s’assimile plus à une prestation de service qu’à une véritable production.
La frontière entre les deux est poreuse (un magazine peut être assimilé à une œuvre – « Thalassa », « Thema » - ou à un flux – « Pièce à conviction », « C dans l’air »).
Caractère aléatoire ou de série
On a tendance à comparer le cinéma à une formule 1 (chaque film, même commercial, est un prototype) et la télévision à une Clio (la production se fait en série, suivant une case bien définie).
- Cinéma : enveloppe financière ouverte (la remontée de recettes rendra le film rentable ou non), et caractère aléatoire.
- Télévision : enveloppe financière fermé (une chaîne commande le programme, selon un budget à ne pas dépasser).
Limite de ce point de vue : il peut exister une production de série dans le cinéma, à condition de faire naître une « licence » (la série des « Taxi », « Astérix »).
Néanmoins, le succès d’un film est très difficile à déterminer :
- des films au budget important et à visées commerciales ont connu de gros échecs (ex : projets du Club des investisseurs : « Le Brasier », « Modigliani », « Lacenaire ») ;
-
des films d’auteur au budget réduit ont connu un succès
inattendu (ex : «
Le poids de l’Etat.
L’économie des médias s’apparente à une économie mixte. D’un côté, les relations d’affaires entre producteurs, distributeurs et exploitants (sociétés privées) relève d’une économie de marché. De l’autre côté, l’Etat intervient quasiment à toutes les étapes du cycle de vie d’un film.
Intervention de l’Etat :
-
instruments d’intervention : le Centre National de
- aides financières : automatique, sur la base de redistributions, ou sélective, sur la base de subventions ;
- encadrement de la profession : cartes professionnelles, autorisation d’exercice ;
- cadre législatif et réglementaire : système de quotas, transposition des directives européennes
- discours politique (généralement commun à tous les partis) : combinaison d’objectifs industriels et culturels, protection du cinéma français (« exception » puis « diversité » culturelle).
b-
Cycle de vie
d’un film : développement, production, distribution.
Etapes |
Métiers |
Intervenants |
Problématique |
Développement |
Recherche d’une idée Ecriture du scénario Acquisition de droits |
Ecriture :
Auteur d’origine. Auteurs (adaptateur,
dialoguiste, scénariste). Lecteur. Script-doctor. Réalisateur ? Droits : Producteur(s) Avocats. Sociétés de gestion de
droits (SACD, SCAM…) |
Qui détient les
droits ? Statut de l’auteur, paysage
syndical. Financement du
développement. |
Etapes |
Métiers |
Intervenants |
Problématique |
Production |
Pré-production : Repérages et plan de
travail Constitution des équipes Estimation du coût |
Producteur délégué /
exécutif. Equipes administrative
(Directeur et administrateur de production, régisseur, 1er
Assistant réal), technique (image et son, décors), artistique (réalisateur) |
Retraitement du scénario Programmation de la
production. |
|
Montage financier |
Publics :
CNC, Ministères, Collectivités territoriales, Europe Privés :
Télévisions, distributeurs, coproducteurs français ou étrangers, Sofica, intermédiaires. Banques :
SFS, escompte. Garants : garant de
bonne fin, IFCIC |
Structure du plan de
financement : subvention, prêt et avance, achat, investissement, apport
propre. Rentabilité du film. Disponibilité des fonds. |
|
Tournage |
Equipes artistique,
technique, administrative. (cadres, techniciens,
ouvriers). Prestataires divers. |
Statut des intermittents. Bon déroulement du tournage. |
|
Post-production : Montage
image et son. Finitions. |
Equipe post-production. Prestataires : laboratoires,
auditoriums, effets spéciaux. Compositeur musique. |
Nouvelles technologies. Relations avec prestataires |
Distribution |
Promotion-marketing. Distribution-édition-exploitation Droits secondaires et
dérivés. |
Promotion :
Agence pub, attachés de presse, agents marketing, festivals. Distribution :
Distributeur-vendeur, exploitant, éditeur, agents |
Valorisation des
catalogues. Remontées et répartition
des recettes. Remake, sequel, spin off. |
a-
Programme
Voir document joint.
Organisation en 3 temps :
- Panorama général (secteur, histoire, CNC)
- Suivi du cycle de vie du film
- Introduction à l’économie de la télévision
Le cours insiste sur l’économie du long métrage de cinéma, les autres programmes étant dérivés de ce modèle.
Les documents seront disponibles sur le site de l’UFR : http://grouchocine.chez-alice.fr.
b-
Bibliographie
Voir document joint.
Important : Ne vous focalisez pas trop sur des manuels et des débats théoriques. Le plus important est de connaître l’évolution du marché (nouveaux acteurs, nouvelles règles…). Pour cela, lisez la presse.
c-
Examen
Cas pratique : vous êtes dans la situation d’un producteur et devez résoudre certains problèmes. Barème : 15 points.
Questions : 5 questions de cours. Barème : 5
points
Le statut actuel du
cinéma français résulte d’une mise en place
qui ne s’est achevé qu’à la fin de
1. La mise en place
d’un secteur structuré – 1895 - 1945
a-
De
l’invention du cinématographe au parlant – la constitution du secteur
Rappel de dates :
22 mars 1894 : |
Projection de « |
13 février 1895 : |
Les frères Lumières
déposent le brevet du cinématographe Le procédé, en vérité, a
été inventé par Léon Bouly en 1892. |
28 décembre 1895 : |
Première projection
publique et payante au Grand Café (salon indien), à |
Précision importante : ce n’est pas le cinéma qui a été inventé en 1895, mais bien le cinématographe, c’est-à-dire un procédé permettant de mettre des images en mouvement. D’autres procédés ont vu le jour, plus ou moins à la même époque (ex : le Kinétographe et le Kinétoscope en 1891 par Edison aux USA, le Bioscope en 1895 par Max Von Skladanovsky en Allemagne).
Malgré la concurrence des autres procédés, le cinématographe va rapidement connaître un succès mondial. Ce succès est augmenté, par l’absence de la barrière de la langue, s’agissant de films muets.
Au début du XXème siècle, on estime que
Les premiers empires :
3 grands empires : Lumières, Pathé, Gaumont
Pathé :
A l’origine, il s’agit d’une société de vente et revente d'appareils
phonographiques, créée en 1896 par les quatre frères Pathé. D’eux d’entre eux, Charles
et Émile Pathé, réalisant l’opportunité qu’offre les nouvelles industries du divertissement,
vont promouvoir ce qui va devenir la plus grosse société de phonographie puis
de cinéma du monde.
Ayant pris la décision d'étendre les
activités de son entreprise à la fabrication de matériel pour le cinéma,
Charles Pathé préside à la croissance rapide de sa société. Activités :
matériels phonographiques (Chatou), studios de cinéma (Joinville-le-Pont
et à Montreuil), achat et ventes de films (200
succursales ou filiales dans le monde), appareils de prise de vue, et films
vierges (Vincennes). A cela, s’ajoute le réseau des salles Pathé
(n’appartiennent pas au groupe, mais ont des accords d’exclusivité).
En 1904,
Pathé distribue 30 à 50% des films projetés en Europe et aux États-Unis.
A partir de 1918,
les frères Pathé, convaincus de l’inutilité de s’opposer à la suprématie de
l'industrie cinématographique américaine, démantèlent progressivement leur
trust. L’empire va être progressivement reconstitué par Natan Tanenzapf dit Bernard Nathan
("Pathé Nathan").
Gaumont :
En juillet 1895, Léon Gaumont reprend le Comptoir général de photographie (fabrication d’appareils
de projection et de prise de vues), pour commercialiser auprès de forains le chronophotographe
de Georges Demenÿ, à partir d'avril 1896. Gaumont réalise ses
premiers films, pour accompagner les inventions techniques. En 1903, il prend
la marguerite
commune, prénom de sa mère, comme logo. La vente de films se
transformant en location, Gaumont ouvre ses premières salles de cinéma, et
notamment le Gaumont Palace en juillet 1911.
Après
Le trust continue de se
démanteler avec l'arrivée du parlant en Europe, au début des années 1930,
et la création de la société Gaumont Franco-Film Aubert (GFFA). La
nouvelle société produit essentiellement des films comiques. Elle sera rachetée
en 1938
par un cartel de sociétés, conduit par Havas pour devenir
NB : 2 grandes tendances se
dessinent à travers l’histoire de Pathé et Gaumont :
- passage progressif vers une économie
de l’immatériel ;
- croissance jusqu’à la 1ère Guerre
Mondiale, puis déclin face à la concurrence américaine.
A partir de
- les tournages sont interdits à cause du coût de la pellicule (les matières premières sont toutes dévolues à l'effort de guerre). Les Américains profitent de l'aubaine et, dès 1919, 80% des entrées en France sont réalisés par des films américains ;
- Face à la concurrence des productions étrangères (américaines, mais aussi danoises), l’enjeu linguistique devient déterminant. C’est pourquoi les compagnies sont hostiles à l’évolution vers le cinéma sonore, puis parlant, et cherchent à bloquer toute évolution en ce sens. Les premières salles sonorisées sont créées à Paris en 1912 (Gaumont Palace). Il y en aura 20 en 1929.
- L’avènement du long métrage modifie le modèle économique de la production cinématographique (plus coûteux, production unitaire).
b-
De la crise
des années 30 à Vichy – la mise en place d’un statut du cinéma
A la crise de 1929, qui se fait sentir au milieu des années 30 pour le cinéma français (baisse de la production annuelle de 150 à 110 longs métrages), s’ajoute le climat des affaires et des scandales des années 1930. Pathé Nathan en 1936, suites aux affaires frauduleuses menées par Bernard Nathan pour financer la constitution de son groupe, puis Gaumont en 1938, font faillite.
Les pouvoirs publics, qui n’intervenaient que par le biais de la fiscalité et la censure s’émeuvent de la situation. De 1934 à 1939, plusieurs commissions (Industrie et commerce ; Beaux arts) et rapports tentent d’établir un système organisé de l’industrie cinématographique française, sans aboutir à cause de l’instabilité gouvernementale de l’époque et de l’opposition des professionnels à toute intrusion de l’Etat.
Ex : Rapport du député Petsche – Commission
Finances de Chambre des députés – proposition de mise en place d’un système de
crédit aux producteurs et exploitants via un « Fonds national du
cinéma ».
Rapport Guy de Carmoy (inspecteur des Finances) commandé en 1936 pour le
Conseil National Economique - proposition d’une organisation unique,
obligatoire, dotée de pouvoirs régaliens.
Le rapport Carmoy est repris
deux fois :
-
lors du projet de
loi du ministre de l’Education Nationale Jean Zay. Présenté en Conseil des
Ministres en octobre 1937, puis à
-
par Jean-Louis Tixier-Vignancourt,
Secrétaire Général à l’Information sous le gouvernement de Vichy.
Le régime de Vichy, paradoxalement, concrétise de nombreux projets élaborés avant guerre, qui modernisent et assainissent l’industrie, sous une vision très « corporatiste » :
- création du Comité d’organisation de l’industrie cinématographique (COIC – décembre 1940) ;
- Mesures administratives : cartes d’identité professionnelles, contrôle des recettes, impôt unique sur les spectacles ;
- Registre public de la cinématographie (22 février 1944) ;
- Institut des hautes études cinématographiques – IDHEC (1er président : Marcel L’Herbier).
Parallèlement, pendant l’occupation, le cinéma français connaît trois grandes tendances :
-
L’Allemagne met la main sur le cinéma français :
interdiction des films de langue anglaise (une concurrence en moins qui va
beaucoup profiter au cinéma français), importation des films d’Outre-Rhin (à de
rares exceptions près –
- Action de la censure : la censure française, avec le Conseil de contrôle composé des représentants de plusieurs ministères (Famille, Intérieur…) du gouvernement de Vichy, et la censure allemande, qui s’applique à écarter tous sujets hostiles au IIIème Reich.
- Essor extraordinaire du cinéma français, dont les recettes passent de 452 MF en 1935 à 915 MF en 1943, grâce à l’insuccès des productions italiennes et allemandes et à la disparition des films américains.
c-
Les
premières expérimentations de « radiovision ».
Premier émetteur à
Le 26 avril 1935, une première diffusion expérimentale de
« radio-vision » est tentée, depuis un poste situé à l’école des PTT.
Cette expérience aboutit, le 10 novembre 1935, à la mise en ligne d’un
émetteur de 180 lignes de 2,5 kW sur
L’émetteur est saboté en juin 1940, pour éviter qu’il tombe
aux mains des Allemands et redémarre le 7 mai 1943 pour diffuser, à partir du
centre Cognacq-Jay, des programmes de distraction à l’attention des blessés de
guerre allemands. Les émissions prennent fin définitivement le 16 août 1944, à
d-
L’immédiat
après-guerre – de nouvelles règles du jeu
Du COIC au CNC
Du côté de
Le vrai changement a lieu avec la loi du 25 octobre 1946,
qui crée le Centre National de
Statut :
Etablissement public administratif, doté d’autonomie financière et pouvoirs
réglementaires (DG nommé par décret en Conseil des Ministres).
Missions : Elaboration des projets législatifs et
réglementaires
Contrôle du financement de la production
Contrôle des recettes salles
Développement du secteur non commercial
Organisation de la formation professionnelle
Aides financières diverses.
Tutelle : Ministère de l’Information en 1946
Ministère de l’Industrie en 1947
Ministère de
Accords Blum-Byrnes – 28 mai 1946
Le but de ces accords est d’abroger toute restriction douanière en échange d’un prêt important des USA. Une exception est faite pour le cinéma, avec la mise en place d’un système de « quota à l’écran » : 4 semaines sur 16 sont réservées à films français. Le reste du temps, aucune restriction n’est faite à la concurrence. Celle-ci est très forte : 2 000 titres US produits pendant la guerre et inédits en France, auxquels il faut ajouter 400 nouveaux titres annuels.
Ces accords provoquent un tollé des organisations professionnelles et des artistes, ainsi que la création d’un Comité de défense du cinéma.
En 1948, les Accords de Paris révisent accords Blum – Byrnes. Le quota est relevé à 5 semaines au lieu de 4, le doublage des films américains est limité à 120.
Un nouveau cadre légal
La « Loi d’aide temporaire à l’industrie cinématographique », votée le 23 septembre 1948, crée le Fonds spécial d’aide alimenté par taxe sur le prix des places, sur la base d’une répartition proportionnelle aux recettes des films précédemment produits. Ce système, dit d’aide automatique, qui perdure aujourd’hui, va permettre, d’une part, une contribution des films américains au financement des films français, d’autre part la circulation de ressources financières dans un circuit indépendant du budget de l’Etat.
Les premiers accords de coproduction binationaux sont conclus à partir de 1946 (29/10/1946 :
accord entre
2. Les grandes
évolutions depuis 1945
a-
La mise en
place d’une politique du cinéma
Dans les années 1950, la question de la promotion de la
qualité devient un axe essentiel de la politique des pouvoirs public. André
Malraux, premier ministre de la culture, centralise les actions culturelles
éparpillées dans différents Ministères, dont le cinéma. En 1959, le CNC est
rattaché au Ministère de
Cette politique culturelle suit deux grandes orientations :
- Une orientation économique avec la pérennisation de l’aide automatique : la loi du 6 août 1953 transforme la « loi d’aide temporaire de 1948 » en Fonds de développement de l’industrie cinématographique, qui devient, avec le décret du 16 juin 1959, le Compte de soutien financier de l’Etat à l’industrie cinématographique, alimenté par Taxe Spéciale pour l’Audiovisuel (TSA - voir cours sur le CNC).
- Une orientation culturelle avec deux grandes mesures : la création de l’avance sur recettes en 1960 et le soutien aux salles d’Art et Essai, « institutionnalisées » par le décret du 17 novembre 1961.
A partir de 1981, la politique du cinéma connaît un nouvel essor avec l’arrivée de Jack Lang :
- élargissement du champ d’intervention du CNC au soutien à la production audiovisuelle (loi de finance 1984) ;
-
taxe sur le CA des chaînes de TV (application du
principe de
- création des Sofica (loi 1985) ;
- encouragement de la formation (création des classes A3 en 1984) ;
- projet de « Palais de l’Image ».
b-
Les grandes évolutions
de l’économie du cinéma
La fréquentation des salles.
Elle connaît un lent déclin depuis la fin de la guerre.
Premier pic en 1947 (
Erosion jusqu’en 1952 (
Nouveau pic en 1957 :
Déclin à partir de 1958 (autour de 50 % des chiffres de 1957).
Dans les années 1990 : entre 120 et
1998 – 2007 : entre 153 et
En 2009 :
Le profil des établissements a changé: fin des cinémas de quartier (2/3 établissements fermés en 40 ans), essor des multiplexes.
L’apparition et le développement de nouveaux supports.
-
TV : quasi inexistante au début des années 60, la
diffusion des films à
- DVD (faible expansion des VHS, explosion du DVD)
- Nouveaux médias : Internet (développement du Web 2.0 : grand succès social, mais pas encore de modèle économique), VOD/NVOD, Catch up TV, plate-formes de téléchargement …
Domination du cinéma américain.
Depuis le début des années 1990, plus de 50% des entrées en salles sont réalisées par films US. La répartition moyenne est de 2/3 films US, 1/3 films français (2008 : 45,3%, 2008 : 36,8%).
Les autres supports (TV, DVD), connaissent le même phénomène.
A l’export,
- Zones territoriales : 45% Europe de l’Ouest, 20,2% Am. Nord, 16,8% PECO.
- Premiers clients : USA, Allemagne, Espagne
Inflation des coûts de production, explosion des coûts de diffusion.
Production :
(en M€) |
1986 |
2001 |
2009 |
Coût moyen en francs
courants |
2,00 |
4,36 |
5,10 |
Coût médian en francs
courants |
1,52 |
2,42 |
3,06 |
Distribution – marketing :
Depuis 1950, le nombre moyen de copies tirées par film a doublé tous les 10 ans. Les dépenses en frais de publicité ont été multipliées par 7 depuis 1992, et représentent à peu près 15% du coût du film (531,30 M€ en 2009).
Malgré la diversification des supports, les recettes sont souvent insuffisantes pour amortir les coûts.
c-
La
télévision française : du monopole d’Etat à la dérégulation
La télévision, monopole d’Etat :
Le rôle stratégique qu’a joué la radio pendant la guerre
incite le gouvernement à créer, le 23 mars 1945,
Créée en 1945, la chaîne unique se développe jusqu’en 1955 :
- 1946 : 1er reportage en direct d’arrivée de Tour de France ;
- 1948 : service des émissions extérieures ;
- 26 septembre 1949 : 1er journal télévisé français présenté par Pierre Sabbagh ;
- 1950 : retransmission en direct du Tour de France depuis une moto.
En 1955,
- les studios de production ouvrent aux Buttes-Chaumont ;
- Cognacq-Jay se spécialise dans les émissions d’actualité et continue d’héberger la régie finale.
En 1964,
Une deuxième chaîne est créée à cette occasion. Elle
deviendra la chaîne en couleur à partir de 1967, tandis que
Eclatement de l’ORTFet couverture progressive du pays :
A partir d’août 1974, sous la présidence de Giscard d’Estaing, l’ORTF est dissoute et l’audiovisuel français devient pluriel :
- 4 diffuseurs (sociétés nationales de programmes) : Radio France, TF1, Antenne 2, France Régions 3 (région et DOM TOM) ;
-
1 producteur (société anonyme à capitaux
publics) :
- 2 EPIC : TDF, chargé de la diffusion hertzienne, et l’INA.
De 1975 à 1985, TDF procède à la couverture des zones d’ombre et à l’adéquation de la diffusion régionale aux limites des régions administratives. Chaque région a ses émetteurs afin de recevoir ses programmes, sans débordement. C’est donc un réseau communautaire qui se crée, qui, dans les faits, sera le premier type de réseau câblé autorisé.
Jusqu’au début des années 1980, on assiste à la fois à une explosion des programmes (on est passé de une à trois chaînes qui se développe rapidement) et des techniques de distribution (couverture des zones d’ombre, satellites TDF1 et TDF2 en 1977) et au maintien du monopole de diffusion.
Les conséquences sont à la fois une organisation de plus en
plus lourde à gérer et un coût de plus en plus difficile à supporter.
La fin du monopole d’Etat :
Une première atteinte est portée avec la loi 29 juillet 1982 porte une première atteinte au monopole d’Etat :
- abolition du monopole de programmation et de diffusion de la radio : les radio pirates deviennent les premières radios privées ;
- le « plan câble » définit les conditions de développement du câble ;
-
création de
Cette liberté de communication reste néanmoins l’apanage du secteur public qui peut apporter des « concessions de service public ». C’est sous ce régime qu’est créé Canal Plus en 1984.
La deuxième étape de la dérégulation a lieu avec l’arrivée de la droite au pouvoir et la première cohabitation :
-
1985 : abolition du monopole de programmation en
clair avec la création de la 5ème
(
-
Loi de septembre 1986 : disparition du monopole
public, malgré un nombre important de règles qui limitent la liberté de
programmation, et création de
- 16 avril 1987 : privatisation de TF1. L'État vend 50 % au groupe Bouygues pour 3 milliards de francs français (plus de 457 millions d'euros).
Cette dérégulation reste donc très encadrée.
d-
Quelques
éléments du paysage actuel
Réponses aux bouleversements de l’après-guerre :
- Accroissement de l’intervention de l’Etat : diversification des ressources (taxes sur chaînes, édition vidéo, films X…), obligations d’investissement et de diffusion des chaînes, fenêtres de diffusion aménagées pour les médias.
- Changement et diversification de la structure du financement des films :
|
1990 |
2001 |
2008 |
2009 |
Apport producteur |
42% |
36,7% |
26,7% |
28,8% |
SOFICA |
7% |
3,3% |
2,8% |
3,8% |
Soutien automatique |
8% |
7 % |
5,5% |
7,1% |
Soutien sélectif |
5% |
3,2% |
2,1% |
2,8% |
Coproductions TV |
4% |
3,7% |
3,2% |
3,7% |
Préachat TV |
16% |
32% |
24,5% |
28,7% |
MG Distributeur |
3% |
6% |
12,1% |
13% |
Apports étrangers |
15% |
8,2% |
6,8% |
8,1% |
Aides régionales |
|
|
1,8% |
2% |
MG Editeur vidéo |
|
|
1,7% |
0,6% |
Marchés étrangers |
|
|
12,8% |
1,4% |
- Création de groupes capitalistiques : distribution (10 premiers distributeurs salles réalisent + de 90% des entrées), exploitation (3 principaux circuits réalisent près de 50% de la recette guichet), vidéo (10 premiers éditeurs engrangent 98% du CA total).
- Evolution récente : création de groupes aux activités « multimédia », dans le but de développer des synergies :
Ex1 :
Réorganisation de TF1 par Patrick LELAY juste avant son départ, en 6 grands
poles : cinéma, jeunesse, information, sport, fiction, musique,
variété, divertissement.
Ex2 :
Method Films organisé en 3 branches : Method Animation (TV et nouveaux
écrans), Onyx Films (cinéma), MKO Games (jeu vidéo)
La recherche d’une place de
Grands axes de la politique culturelle :
-
Défense et promotion du
cinéma français face à
l’hégémonie du cinéma américain, plus
généralement d’une identité culturelle.
- Négociations à l’OMC pour éviter que le cinéma et l’audiovisuel ne se soumettent aux lois du libre-échange, avec pour conséquence le démantèlement des mécanismes de soutiens). Création de la notion d’exception puis de diversité culturelle.
- Politiques volontaristes à l’international (fonds sud, fonds d’aide aux coproductions avec les PECO) pour jouer les mécènes auprès des artistes qui ne peuvent mener à bien leurs projets dans le cadre des mécanismes habituels de soutien.
Diversification et consolidation de l’audiovisuel français :
- Le paysage hertzien et câblé :
TV6, la chaîne « Jeunes », fait également faillite. Le canal est repris le 1er mars 1987 par Métropole Télévision, M6, qui se pose comme une chaîne de complément plus ciblée avec 40% de programmes musicaux.
Le paysage hertzien analogique s’équilibre donc avec trois réseaux publics et trois privés.
Les premières chaînes câblées apparaissent en 1985 et 1986 : Canal J, Paris Première, TV Sport, etc. Le rythme de création va augmenter dans les années qui vont suivre. Ces chaînes seront accessibles via le câble mais également par satellite.
- Réorganisation de l’audiovisuel public
1989 : Le CSA (Conseil
Supérieur de l’Audiovisuel) remplace
Loi du 7 septembre 1992 : création de France Télévision, qui n’a pas encore le statut de groupe. Antenne 2 devient France 2 et FR3, France 3.
Loi du 1er août 2000 :
France Télévision devient un groupe rassemblant France 2, France 3 et
France
Télévision passe du statut de groupe à celui de société avec la loi de 2009. On
en reparlera lors de la séance consacrée au secteur télévisuel.
-
Mise en place de
La loi du 1er août
2000 spécifie également les conditions de mise en œuvre de
·
dispositif anti-concentration :
cinq autorisations maximum,
·
traitement des
opérateurs historiques : priorité pour la reprise du programme diffusé en
analogique ("simulcast ") et pour un second programme,
·
Le CSA alloue les
ressources en fréquences aux chaînes publiques,
· France Télévision est autorisée à créer des filiales pour diffuser en TNT gratuite.
Elle est introduite le 31 mars 2005 avec 8, puis 12
nouvelles chaînes nationales, enfin de nombreuses chaînes locales à partie de
2007. En 2008, 75 à 80 % des téléspectateurs reçoivent
Le paysage français promet de se
modifier encore dans le futur, notamment avec la télévision mobile personnelle,
L’organisation des métiers et le statut d’intermittent du spectacle
- Cartes
professionnelles : délivrées par le CNC, elles sont obligatoires pour les responsables
de postes d’un tournage (réalisateur, 1er assistant, scripte, régisseur, chef
de poste et assistant). La validité de ces cartes est illimitée. Le titulaire
peut la détenir au titre de plusieurs qualifications, s’il remplit les
conditions imposées pour chacune d’elles. (ex :
1er assistant réalisateur : diplômé de
- Conditions de création d’une société de production : pour bénéficier des agréments du CNC, il faut être une société (production en nom personnel interdite), avec un capital de 7,5 K€ (court métrage) ou 45 K€ (long métrage).
- Le statut des intermittents du spectacle : les annexes 8 (ouvriers et techniciens) et 10 (artistes) de la convention de l'assurance chômage établissent les règles concernant les indemnités de chômage pour les intermittents du spectacle. Ce point sera développé pendant le cours consacré à la préparation de la production...
Statut :
Créé par la loi du 25 octobre 1946
Etablissement public à caractère administratif (EPA – autonome, personnalité juridique, autonomie financière)
Il est placé sous l’autorité du ministère de
Présidente : Véronique Cayla (va devenir présidente
d’Arte, successeur pas encore connu).
4 grandes
missions : soutenir, réglementer, promouvoir, conserver.
Soutien :
- Soutien financier de l’État au cinéma et aux programmes audiovisuels ;
-
Dotations accordées par le ministère de
-
Perception et le recouvrement de
- Tutelle des instruments de financement du secteur reposant sur des allégements fiscaux (crédits d’impôts, SOFICA) ;
- Autres (actions spécifiques, nouvelles technologies).
- Elaboration de la réglementation et contrôle de son application ;
- projets de textes juridiques (lois ou règlements) sur les moyens de financement, les procédures d’aides et le contrôle des entreprises du secteur.
- Aides spécifiques aux salles de cinéma, ciné-clubs et festivals ;
- Aide à l’exportation et la promotion du cinéma et de l’audiovisuel français à l’étranger ;
- Education à l’image ;
- Accès au cinéma des publics en difficulté (hôpitaux, prisons…) ;
- Coopération avec les collectivités territoriales.
Conservation :
- Direction du patrimoine cinématographique ;
- Actions spécifiques et soutiens aux institutions patrimoniales ;
- Participation aux initiatives internationales.
a-
TSA
Composants |
Taux moyens |
Taux en 2009 |
SACEM |
1% |
1,27% |
TVA |
5,5% |
5,3% |
TSA |
10,72% (16,08% film X) |
10,72% |
Part distributeur |
~ 40% |
38,26% |
Part exploitant |
~ 40% |
44,45% |
Composition d’un billet :
C’est le ticket à l’unité qui sert de base d’imposition.
Dans l’hypothèse d’une carte illimitée, un prix de référence du ticket sert de base de calcul (5,03 €, jusqu’en mars 2011).
En 2009, les recettes de
b-
Taxe sur les
services de télévision (TST)
Elle est payée par les services de télévision (éditeurs et distributeurs) ayant procédé à la diffusion d’œuvres cinématographiques ou audiovisuelles éligibles aux compte de soutien. Les sociétés de production doivent déclarer au CNC l’état des diffusions de leurs œuvres.
Assiette de calcul :
Les éditeurs de services de télévision déclarent :
- Les recettes publicitaires ou de parrainage (abattement forfaitaire 4%) ;
- Les recettes de redevance (RFO est exonéré) ;
- Les recettes provenant des opérateurs de communication électronique (audiotel, SMS, télématique).
Les distributeurs de services de télévision (câblo-opérateurs, Internet, ADSL …) déclarent :
-
Les abonnements et autres sommes acquittés par
les usagers en rémunération d'un ou plusieurs services de télévision.
-
Dans le cas d’une offre multiservices (Free,
Alice, Neuf Telecom, Orange) : seule la part correspondant aux services de
télévision est prise en compte.
Une déduction de 10 % est appliquée à ces recettes.
Calcul de la taxe :
Elle s’applique dès lors que les recettes dépassent 3,7 M€. Le taux évolue en fonction des tranches de revenus suivantes :
Tranches de revenus |
Taux |
> 3 700 000 € <= 5 500 000 € |
1,2% |
> 5 500 000 € <= 7 300 000 € |
2,2% |
> 7 300 000 € <= 9 100 000 € |
3,3% |
> 9 100 000 € <= 11 000 000 € |
4,5% |
> 11 000 000 € |
5,5% |
Cas
particuliers :
- RFO, chaînes des DOM : réduction de 50 % ;
- Diffusion en HD : majoration de 0,2 ;
-
Diffusion en TMP : majoration de 0,1.
En 2009, les recettes de la taxe sur les services de télévision se montent à 390,47 M€.
c-
Autres
sources de revenus
Taxes sur les éditeurs vidéo et VOD :
Elle est de 2% du prix de vente public.
En 2009, les recettes de la taxe sur la vidéo et VOD se montent à 29,17 M€. Elles sont ventilées à 80 % pour le cinéma et 20% pour la télévision.
Autres :
- Taxe sur les films X (16,08 %)
- Contribution de l’Etat : réservées aux dépenses culturelles d’intérêt général ;
- Recettes « accidentelles » : remboursements de subventions, sanctions pécuniaires.
Ces ressources représentent 0,40 M€ en 2009.
Au total le compte de soutien voté pour 2009 représente 540,65 M€, réparti à hauteur de 228,04 M€ pour le cinéma, 221 M€ pour l’audiovisuel, 64,57 M€ pour les « activités transversales » et 27,03 M€ pour les frais de gestion.
a-
Principe et
conditions d’accès
Principe :
Les producteurs bénéficient d'un soutien financier calculé à partir des recettes d'exploitation de leurs films en salles, à la télévision et en vidéo. Le soutien financier, ainsi généré par les recettes des films passés, peut être réinvesti dans les nouvelles productions.
Conditions d’éligibilité :
Les critères suivant valent aussi bien pour la
génération du soutien que pour l'investissement dans la production de nouveaux
films de long métrage.
- film français ou coproduction internationale
- bénéficier de l’agrément de production ;
- être producteur délégué (celui-ci a droit au minimum à 25 % du soutien généré) français, résident en France ou ressortissant européen ;
- respecter un barème de 100 points répartis entre les éléments artistiques et techniques d'un film. Celui-ci fixe le niveau d’accès au soutien.
- studios de prise de vue et laboratoires français et européens.
Le soutien peut être investi sur tous les films, qu'ils soient français ou coproduits avec l'étranger, et quelle que soit la langue de tournage.
Les agréments des films :
d’investissement, de production.
Deux étapes ponctuent la production
d'un film pour son admission au bénéfice du soutien financier :
- agrément des investissements : pour la mobilisation éventuelle du soutien généré (obligatoire ou facultatif selon la nature des financements). Il se demande avant le tournage, quand le plan de financement est bouclé.
-
agrément de
production : pour calculer le taux à appliquer au soutien généré (obligatoire
pour tous les films). Il se demande à la fin de la réalisation du film.
b-
Calcul du
soutien généré
Recettes salles
Soutien généré = Nombre de spectateurs x prix des places x TSA x Taux cinéma
Le taux cinéma varie suivant le nombre d’entrée.
Nombre d’entrées |
Taux |
Jusqu’à 500 000 entrées |
105% |
De 500 000 à 5 000 000 entrées |
90% |
Au-delà de 5 000 000 entrées |
40% |
Délai de génération : 5 ans à compter de première projection publique du film.
Recettes TV (« soutien antenne »)
On part du prix d’acquisition du film par la chaîne, en appliquant un plafond de 305 000 €.
Soutien généré = Prix d'acquisition (<= 305 000 €) x 10%
Délai de génération : 8 ans à compter de première projection publique du film.
Pour une chaîne du câble ou du satellite, la
recette n'est prise en compte que si le service dessert un nombre de foyers
abonnés au moins égal à 100 000 (cela ne concerne pas le paiement à la séance)
Recettes Vidéo
Soutien généré = CA Editeur x 4,5%
Délai de génération : 6 ans à compter de première
projection publique du film.
Ces calculs sont pondérés par les coefficients obtenus en application du barème de 100 points.
Application pratique :
Voulant produire un nouveau film, un producteur calcule que le
précédent a fait les recettes suivantes.
Recettes cinéma :
150 000 entrées, prix moyen : 6 €
Recettes TV :
Vente à France 2 pour 400 000 €
Recettes vidéo :
TF1 Entreprise lui reverse 10% de redevances, soit un total de
25 000 €
Le Barème lui donne un coefficient de 75%.
Quel est le montant de soutien automatique qu’il peut réinvestir ?
Recettes cinéma :
Ayant moins de 500 000 entrées, il bénéficie du taux de 105%
150 000 x 6 x 11%
x 105% = 103 950 €
Recettes TV :
Le prix de vente à France
305 000 x 10% = 30 500
€
Recettes vidéo :
Il faut recalculer le CA Editeur : 25 000 / 10% =
250 000 €
250 000 € x 4,5% = 11 250 €
Total soutien généré :
103 950 + 30 500 + 11 250 = 145 700 €
145 700 x 75% = 109 275
€
L’aide automatique peut être réinvestie dans la préparation et la production de
nouveaux longs métrages, ou de courts métrages. Elle est passée de 25% du coût
d’un film dans les années 1950 à moins de 10% aujourd’hui.
Ces aides s’appuient à la fois sur des critères artistiques et culturels et sur des considérations géographiques d’aménagement du territoire.
a-
L’Avance sur
recettes.
Principe :
Le but de
l’avance sur recette est d’encourager la réalisation des premiers films et de
soutenir un cinéma indépendant, audacieux au regard des normes du marché et qui
ne pourrait pas trouver son équilibre financier sans aide publique.
Comme son
nom l’indique, il s’agit d’une avance remboursable sur les futures recettes du
film. Une quote-part des recettes nettes part producteur (RNPP - entre 5 et
15%) est reversée au CNC jusqu’à récupération de l’avance.
Deux formes
d’avance existent : avant réalisation et après réalisation.
L’avance
avant réalisation peut être demandée :
-
soit directement
par les auteurs du scénario ou les réalisateurs des films en projets
(nationalité française, UE ou résidents étrangers) ;
-
soit par
la société de production.
L’avance après
réalisation est demandée par la société de production.
Procédure d’examen :
Pour
bénéficier de l’Avance sur Recettes, le film doit notamment être en version
originale majoritairement en langue française (qualification d'expression
originale française par le CSA).
Les demandes dont examinées par trois collèges suivant l’avance demandée.
1er
collège : demandes d'avances avant réalisation pour des premiers et
deuxièmes films.
2ème
collège : demandes d'avances avant réalisation pour les œuvres de réalisateurs
ayant déjà réalisé au moins deux films de long métrage.
3ème
collège : demandes d'avances après réalisation.
b-
Autres aides
sélectives.
- soutien au scénario : destiné aux auteurs, pour l'écriture et la réécriture de scénarios ;
-
relais financier au développement des projets :
destiné aux producteurs, pour engager
des dépenses plus importantes au moment de l'écriture des scénarios ;
-
aide aux films
tournés en langue étrangère : soutien aux films en langue étrangère qui ne
peuvent avoir accès à l'avance sur recettes pour cette raison.
a-
Une Nouvelle
architecture budgétaire en 2009
Suite à la loi de finance 2008, le CNC a réformé l’organisation de ses soutiens, en vue d’une plus grande souplesse et d’une meilleure visibilité.
Les aides sont à présent réparties ainsi :
- Aides au cinéma :
· Création ;
· Production ;
· Diffusion ;
· Restauration du patrimoine cinématographique.
- Aides à l’audiovisuel :
· Création ;
· Production ;
· Diffusion.
- Soutiens transversaux (cinéma, audiovisuel, nouvelles technologies) :
· Image de la diversité (présentation diversité culturelle en France) ;
· Crédit d’impôt international (films étrangers fabriqués en France) ;
· Edition vidéo (et VOD) ;
· Lutte contre la piraterie (ALPA) ;
· Industries techniques et nouveaux médias ;
· Crédit d’impôt pour création de jeux vidéo.
b-
Le Crédit
d’impôt :
Principe :
Le crédit d’impôt a été établi par
Peuvent en bénéficier les producteurs délégués (2 maximum) tels que définis par la réglementation de l’agrément. Dans le cas de deux coproducteurs délégués, le crédit d’impôt est réparti au prorata des dépenses de production prises en charge par chacun.
Critères d’éligibilité :
Le producteur doit respecter la législation sociale. En particulier, il ne doit pas avoir recours à des CDD pour des emplois non directement liés à la production du film.
Le film doit respecter les conditions suivantes :
- remplir les conditions d’accès au soutien automatique ;
- être réalisés intégralement ou principalement en français ou dans une langue régionale française (sauf pour les films tirés d'un opéra ou les documentaires réalisés dans une langue justifiée par le sujet traité) ;
- être réalisés principalement sur le territoire français (films agréés ayant obtenus au moins la majorité des points hors langue) ;
- personnel artistique et techniques français, résident français ou européen.
Calcul :
Les dépenses suivantes sont prises en compte :
- rémunération (charges patronales comprises) des auteurs, artistes-interprètes (principaux et secondaires), techniciens (y compris réalisateur) et ouvriers ;
- dépenses liées au tournage ;
- dépenses de post-production et effets spéciaux ;
- dépenses de pellicules et autres supports d’images et laboratoire.
Les dépenses éligibles ne peuvent être supérieures à 80% du budget total de la production (ou de la part française en cas de coproduction internationale).
Sur le montant ainsi évalué, il faut déduire la part des subventions publiques non remboursables (soutien financier investi, aides nouvelles technologies, aides des collectivités territoriales) directement affectées aux dépenses prises en compte. Cette part se calcule en faisant le prorata des dépenses éligibles par rapport au total des dépenses engagées au titre de la production du film.
Crédit d’impôt = 20 % du montant total des
dépenses éligibles
Plafond : 1 000
000 €.
Application
pratique :
Un Film a les caractéristiques suivantes :
Coût total : 2 000 000 €
Dépenses éligibles : 1 200 000 € (60%)
Soutien financier investi : 200 000 €
Quel est le montant de crédit d’impôt dont peut bénéficier le
producteur ?
Il faut calculer la part du soutien généré affectée aux dépenses
éligibles, soit :
(1 200 000 / 2 000 000) x 200 000 =
120 000 €
La base de calcul du crédit d’impôt est donc de :
1 200 000 – 120 000 = 1 080 000 €
1 080 000 x 20% = 216 000 €
C’est ce montant que le producteur pourra déduire de l’impôt sur les
sociétés (IS).
Si IS = 250 000 €, le producteur ne devra au fisc que
250 000 – 216 000 = 34 000 €
Si IS = 200 000 €, le fisc
devra au producteur
216 000 – 200 000 = 16 000 €
c-
Autres aides cinéma
:
Création
cinéma :
- aide à l’écriture ou à la réécriture du scénario ;
- aide au développement de longs métrages.
Production cinéma :
- aide automatique ;
- aide sélective ;
- film tournés en langue étrangère ;
- coproductions internationales ;
- tournages dans les DOM ou à Saint-Pierre et Miquelon.
Distribution cinéma :
- aide automatique (couverture des frais d’édition) ;
- 1er collège : aide aux films inédits ;
- 2ème collège : aide aux films de répertoire ;
- 3ème collège : aide aux films « jeune public » .
Courts métrages :
- « contribution financière » à la production ;
- « contribution financière » à la réécriture ;
- aide au programme d’entreprise de courts métrages (avant réalisation) ;
- prix de la qualité (après réalisation).
(NB : les producteurs de longs métrages peuvent réinvestir leur soutien généré dans la production de courts métrages).
Diffusion :
- Exploitation
· aide automatique ;
· création et modernisation des salles ;
· Art et Essai ;
· salles des grandes villes faisant une programmation difficile ;
· tirage de copies supplémentaires ;
· subventions d’association.
- Export
· prospection à l’étranger ;
· sous-titrage en anglais.
a-
Réglementation
Réglementation et contrôle de son application :
- agréments des investissements et de production des films de long métrage ;
- autorisation d’exercice ;
- réunion de la commission de classification des films et tenue de son secrétariat ;
- tenue du Registre public de la cinématographie et de l’audiovisuel ;
- carte d'identité professionnelle ;
- participation à l’élaboration des rapports d’instructions devant la commission nationale d'équipement commercial des projets de multiplexes ;
- réglementation des relations cinéma-télévision.
Direction des affaires européennes et internationales :
- définition et de la mise en œuvre de la politique multilatérale, européenne (Union européenne, Conseil de l’Europe) ou internationale (OMC, OCDE, Unesco…) dans le secteur cinématographique et audiovisuel ;
-
analyse et suivi de l’ensemble des sujets techniques et
juridiques ayant une incidence importante sur le secteur cinématographique et
audiovisuel.
b-
promotion
Aides aux festivals :
Outre Cannes, le CNC aide une quarantaine de manifestations
(nationales et internationales).
Formation :
- initiation des jeunes au cinéma et à l’audiovisuel : programmes nationaux de sensibilisation au cinéma à la fois en milieu scolaire (collège au cinéma, lycéens au cinéma, écoles et cinéma) et hors temps scolaire (Passeurs d'images).
-
Participation aux grandes orientations du
ministère de
la culture en direction des publics en difficulté
d’accès à l’audiovisuel et au
cinéma (conventions “ Culture et
hôpital ”, “ Culture et
établissements pénitentiaires ”,
“ Culture et fédérations
d’éducation
populaires ”)
Coopération avec les collectivités locales :
L’objectif est de soutenir l’exploitation cinématographique, la production et la diffusion en région ainsi que la valorisation du patrimoine cinématographique. Depuis 2004, conventions tripartites, pour trois ans renouvelables, sont conclues entre l’État, le CNC et les Régions. Le cas échéant, d’autres collectivités peuvent s’y associer.
Pour la période 2007-2010, ces conventions sont agencées en trois parties :
Soutiens à la création et à la
production :
Création : aide forfaitaire.
Production : mesure du « 1
pour 2 » (1€ versé par le CNC pour 2€ par les Régions).
c-
conservation
Actions patrimoniales :
- Direction du patrimoine cinématographique : collecte, conservation, sauvegarde et valorisation du "film" et du "non film" (ensemble des documents se rapportant au cinéma) ;
- actions spécifiques en faveur du patrimoine cinématographique, tutelle, soutien financier et coordination des grandes institutions patrimoniales consacrées au cinéma (Cinémathèque française, Bibliothèque du Film, Cinémathèque de Toulouse, Institut Lumière de Lyon).
- participation aux initiatives internationales : coopération avec les archives étrangères, liaison avec les grandes organisations européennes et internationales (UNESCO, Union européenne, Conseil de l'Europe...).
-
Dépôt légal des films sur support photochimique, prise
en charge par les Archives françaises du film.
Quel bilan tirer
du CNC ?
Critiques :
- Un soutien omniprésent mais fragile…
- …qui rend artificiels certains pans de l’activité cinématographique…
- …et favorise les gros (aide automatique), mais pas les remises en question.
Ces critiques sont renforcées par des événements regrettables qui montrent la difficulté pour le CNC d’avoir une position équilibrée.
Exemples :
« Le Cinquième élément » reçoit l’agrément malgré la présence négligeable de techniciens français dans les équipes de tournage et postproduction.
« Un Long dimanche de fiançailles » se voit refuser la qualification d’œuvre française, au motif que la société de production, 2001 Films, est détenue par Warner.
Effets vertueux :
Malgré ces critiques, il faut rappeler que la présence d’un « bras armé » de la politique culturelle en France, pour le secteur cinématographique et audiovisuel, a permis le maintien :
- d’un tissu de salles de cinéma, dont l’érosion est moins forte que dans le reste de l’Europe ;
- d’une activité de production dynamique ;
- d’une part de marché pour le cinéma national qui reste décente (entre 30 et 40 %).
Stratégies d’un producteur :
Face au système de soutien du CNC, un producteur peut agir de quatre manières :
- Producteur seul alimente son compte de soutien ;
- Recours aux aides sélectives (ne peuvent tout financer, cf. séance 2 – structure de financement des films) ;
- Recours à l’aide automatique ;
-
Recours aux coproductions (« CNC deal »).
Objectifs : minimiser son apport pour générer plus de soutien ou investir
en généré en échange de droits à recettes ou droits de distribution.
a-
Qu’est-ce
que le développement
Rappel des principales étapes :
Il n’y a pas de méthode pré-définie : sources (roman, fait divers, histoire personnelle…) et apporteurs (acteur-star, producteur, pool d’écriture…) multiples.
C’est l’étape la plus délicate, pouvant donner lieu à de gros contentieux.
Il faut se rappeler quelques principes (qui seront développés lors de la prochaine séance sur les droits d’auteur) :
- L’idée n’est pas protégée, seul son traitement l’est (ex : personne ne vous attaquera si vous écrivez l’histoire d’un homme qui a perdu la mémoire ; si cet amnésique est pris dans une histoire de complot politique impliquant le Président des Etats-Unis, vous pourriez avoir un problème avec Jean Van Hamme, scénariste de XIII).
- Une œuvre tombe dans le domaine public 70 ans après la mort du dernier auteur, ou 70 ans après son introduction en France.
- Vérifier toujours les droits cédés ou exclus (ex : Les auteurs des « Brigades du Tigre » ont cédés les droits TV et Vidéo au producteur d’origine, Telecip, mais pas les droits cinéma, ce qui a permis aux Films Manuel Munz de produire le long métrage).
-
Un auteur peut en cacher un autre (ex : Si vous
voulez adapter «
Pour rappel :
Synopsis (une page résume l’histoire).
Séquencier (développement du scénario scène par scène).
Continuité dialoguée.
C’est toujours utile pour conserver une preuve, surtout en
cas de contrefaçon. Le dépôt à
Principaux intervenants :
Les auteurs eux-mêmes :
Le Code de
Scénariste
Adaptateur
Dialoguiste
Compositeur (en principe, n’intervient pas)
Réalisateur (intervient rarement sauf s’il est lui-même auteur)
Indépendamment de cette classification juridique, il existe plusieurs modes de travail d’auteurs (atelier de réécriture, pool d’auteurs), surtout utilisées en télévision.
Le lecteur :
Son rôle consiste à donner un premier avis sur le scénario,
à destination du producteur ou des partenaires financiers (coproducteurs,
diffuseurs, SOFICA…). Il peut aussi, parfois, faire office de consultant
vis-à-vis des scénaristes (ex :
Il n’a pas le statut d’auteur, il est payé à la prestation. Beaucoup d’auteurs débutants commencent comme lecteur, ce qui leur permet de s’entraîner et progresser, mais aussi et surtout d’avoir des contacts dans le milieu professionnel. Des scénaristes expérimentés peuvent aussi faire ce travail, pour avoir un complément de revenus.
Le script-doctor :
On fait appel à lui pour intervenir sur un scénario, l'améliorer et le rendre exploitable. Son travail est souvent très ciblé : réécriture de certaines scènes, reconfiguration de la trame.
Ce métier est très répandu aux Etats-Unis, moins en France. Il n’a pas, non plus, le statut d’auteur.
Exemples de script-doctors célèbre : Jean-Claude
Carrière, Carrie Fisher, William Goldman, David Mamet, Yves
Lavandier, Francis Veber.
Les parties « non artistiques » aux négociations : société de gestion de droits (le plus souvent SACD), le(s) producteur(s), des avocats.
b-
A quoi sert le
développement
Durant cette étape, la production poursuit deux buts :
- Transformer un texte en film
Le scénario lui-même n’a d’utilité que dans la mesure où un film sera montré aux spectateurs. De l’écriture à la réalisation, l’évolution peut parfois être radicale.
2 exemples :
« Diamants sur canapés » : A l’ origine, une nouvelle de
Truman Capote très satirique, au ton amer, dont le personnage principal s’inspire
de Marilyn Monroe. Le scénario est écrit par George Axelrod, sous la
supervision du réalisateur Blake Edwards, spécialisé à l’époque dans les
comédies (« Opération jupons »).
« Monsieur
Klein » : A l’origine, une histoire apportée par Alain Delon
(pendant l’occupation, un homme pris pour un juif à cause de son nom – sans doute
inspirée d’une histoire vraie – voir « Le
chagrin et
- Convaincre les futurs partenaires financiers d’investir dans le film en devenir
C’est sur la base du scénario, ou d’un pitch ou une note d’intention, que les futurs partenaires vont décider d’investir ou non. Le producteur devra s’adapter à chaque investisseur potentiel et à son intérêt.
Coproducteur étranger : garder l’exclusivité sur une zone territoriale spécifique ;
Coproducteur français : valoriser son compte de soutien, gagner des droits à recettes ;
SOFICA : récupérer son investissement (au minimum) ;
Diffuseur : placer le film dans sa grille de programme.
Au bout du compte, l’écriture d’un scénario, et plus généralement le développement d’un film, s’apparente à l’activité d’une équipe scientifique créant une invention, avant que celle-ci ne soit appliquée à un produit innovant lancé sur le marché (enzyme permettant le lancement d’un médicament…).
Le développement, dans le processus de production d’un film, s’assimile explicitement à une étape de Recherche et Développement. C’est cette perspective qu’a repris Charles Gassot, dans son rapport fait en juin 2000 pour le CNC.
c-
Exercice
Deux synopsis de film : « Le Silence des Agneaux » et « Charlie ».
En tant que lecteur, quels commentaires feriez-vous sur ces deux scripts ?
Pendant la phase de développement, le producteur devra faire face aux dépenses suivantes :
- Coûts administratif : dépôt de l’œuvre, constitution du dossier CNC, frais de consultants (avocat…) ;
- Coûts de recherche et documentation
- Droits artistiques : forfait ou minimum garanti (avance sur les futures parts de recettes de l’auteur), éventuellement droits d’option (principe : le producteur est intéressé par le sujet, mais ne prendra de décision définitive qu’au bout d’un certain temps, à la levée de l’option ; l’auteur s’engage à réserver l’exclusivité des droits de l’œuvre jusqu’à cette date).
Les sources de financement sont les suivantes :
a-
les aides du
CNC
Aides à l’écriture ou la réécriture :
Principe :
Ces aides sont données dans le
cadre des aides sélectives à la production.
Aide à l'écriture :
Destinée aux projets en cours d'écriture (synopsis ou traitement)
Sollicitée par un auteur ou un
auteur/réalisateur.
Aide à la réécriture :
Destinée à des projets où un travail complémentaire d'écriture est nécessaire (scénario - continuité dialoguée).
Sollicitée soit par un auteur, un
auteur/réalisateur, ou une société de production.
Conditions d’accès :
Films tournés en français ou dans une langue régionale en usage en France ;
Dispositif :
Deux collèges examinent les demandes :
1er collège : demandes d’aide à l’écriture et à la réécriture pour les premiers scénarios de long métrage ;
2nd collège : demandes d’aide à l’écriture et à la réécriture pour des auteurs ayant déjà écrit ou réalisé au moins un film de long métrage porté à l’écran.
2009 : 1,24 M€ distribués à 28 aides à l’écriture et 21 aides à la réécriture.
Aide au développement :
Principe :
L’aide au développement permet de couvrir les dépenses du travail d’écriture :
- option et achat de droits ;
- écriture et réécriture ;
- frais de consultants ;
-
recherches et documentation.
Conditions d’accès :
- films tournés en français ou dans une langue régionale en usage en France ;
- film répond aux critères de l'agrément des investissements.
Dispositif :
Un double dispositif est mis en place :
- aide au programme destiné aux sociétés les plus actives (minimum 3 longs métrages français produits au cours des 4 années précédentes) ;
-
dispositif sélectif destiné aux nouvelles sociétés (minimum
1 long métrage produit ou expérience significative dans la production de courts
métrages ou œuvres audiovisuelles). Si l’entreprise vient d’être
créée, les dirigeants doivent justifier d'une expérience reconnue dans le
domaine de la production.
C'est une aide remboursable à la mise en production de l'œuvre :
50% au premier jour de tournage ;
50% lors de la sortie en salles.
Maximum : 4 projets aidés simultanément, 2 projets pour le dispositif sélectif.
Plafond de l’aide : 50% des dépenses éligibles ; peut
être augmenté d'au maximum 20% au titre d’autres dépenses de développement
justifiées.
2009 : 3,28 M€ distribués à 111 projets présentés par 83 sociétés.
b-
Autres aides
« institutionnelles »
PROCIREP / ANGOA
Procirep : société qui gère les droits de copie privée.
Angoa : société qui
gère les droits de la retransmission intégrale et simultanée par câble et
satellite (domiciliée chez
Ces deux sociétés réservent 25% de leurs fonds à l’aide à la création cinéma et TV.
Principe :
Aide à l’écriture, remboursable à 50% (en moyenne, 12 à 53 K€, pour environ 60 sociétés aidées par an).
Critères :
- société : avoir déjà produit 1 long métrage ou 10 courts métrages ou justifier d'une activité et d'une expérience significatives dans le secteur audiovisuel ; une demande recevable par an pour un même groupe de sociétés ;
- projet : 3 projets de long métrage maximum, en français (sauf documentaires) et pour lesquels le producteur a déjà acquis des droits d’adaptation cinéma et/ou d’auteur ;
- Engagement minimum de 30.000 € en droits sur l’ensemble des projets présentés
PROCIREP en 2009 : 2.194 K€ distribués à 74 sociétés (fourchette 12 à 50 K€ en moyenne).
ANGOA en 2009 : 882 K€ distribués à 74 sociétés (12 K€ en moyenne).
Aide européenne (programme Media 2007) :
L’Union européenne ne fait pas la distinction entre cinéma et télévision.
Le programme MEDIA propose trois formes d’aide :
Slate Funding ou catalogue de projets :
Il s’adresse aux sociétés ayant une expérience à l’international et la capacité financière de développer plusieurs projets à la fois.
Conditions :
- minimum 3 ans d’existence ;
- avoir achevé la production de 2 œuvres dans les 5 ans précédant la demande.
Montant :
Entre 70 000 et 120 000 €.
Maximum : 50 % des frais éligibles.
Projet individuel :
Il s’adresse aux sociétés souhaitant investir dans le développement d'un seul projet.
Conditions :
- minimum 1 an d’existence ;
- une œuvre produite et distribuée entre le 1er janvier 2006 et la date de soumission de la demande.
Montant :
Entre 10 000 et 60 000 € (80 000 pour long métrage d’animation).
Maximum : 50 % des frais éligibles (60% si intérêt culturel).
Projet d’œuvres interactives en ligne et hors ligne :
Mêmes critères que projet individuel.
Le montant peut monter jusqu’à 100 K€ pour le développement de maquettes sur consoles.
c-
Associations
et conventions d’écriture
Associations :
Des associations peuvent aider les auteurs, soit financièrement, soit par des mises en contact.
Association
Beaumarchais :
Créée par
- Aides à l'écriture : bourses attribuées deux fois par an (juin et décembre).
- Soutien aux textes achevés : les meilleurs textes ayant reçu une aide à l’écriture sont adressés à des responsables (directeurs de théâtre, de festivals, metteurs en scène, diffuseurs, producteurs, éditeurs, acteurs...) accompagnés d'une recommandation de "Beaumarchais".
Deux autres associations travaillent à révéler les
auteurs-réalisateurs :
Equinoxe : objectif de retravailler les scénarios dans le
cadre des " Ateliers Équinoxe " avec l'aide de professionnels
internationalement reconnus. Les scénarios doivent leur parvenir, au plus tard,
trois mois avant le début de chaque session.
Emergence :
Emergence sélectionne 7 lauréats amenés à
participer à une session de tournage annuelle. Pendant une
durée de trois
semaines, deux exercices : tournage de « scènes libres
» choisies par les
réalisateurs parmi les différentes séquences de
leurs projets de longs métrages
(parrainage d’un cinéaste confirmé) + tournage
d’une « scène imposée », écrite
par un scénariste de renom, la même pour chaque
lauréat.
Conventions d’écriture :
Des conventions d’écriture peuvent être signées entre le producteur et la chaîne qui coproduit, pour se partager les coûts de développement. Cette pratique est surtout utilisée en télévision.
Une convention d’écriture tient compte des points suivants :
- échéancier : prévoir les besoins financiers et s’assurer d’avoir la liquidité suffisante à tous les stades du travail (ex : signature de la convention, livraison des séquencier, livraison et acceptation de la continuité dialoguée) ;
- devenir du financement : prévoir ce qui va se passer suivant le devenir du projet. Généralement, si le projet est retenu, les sommes sont considérées comme faisant partie du budget du film (« à-valoir » sur les apports de chaque partie). Si le projet n’aboutit pas, chaque partie garde les sommes engagées à leur charge.
- droits attachés : même s’il n’aboutit pas à un film, le scénario, en soi, est un actif immatériel avec des droits attachés. Il s’agit de droits « dérivés » (édition graphique, merchandising, édition littéraire).
a-
Les
problèmes liés au développement
On peut distinguer trois grandes problématiques liées au développement
Un risque accru :
On a vu précédemment que l’utilité du développement était la naissance d’un film. Le scénario lui-même a une valeur bien moins importante, puisqu’il est « en devenir ». Le risque lié à un tel investissement est donc beaucoup plus fort.
En cas de non aboutissement du projet, le scénario représente une garantie négligeable, en tout cas beaucoup moins précieuse qu’un film achevé. On se retrouve dans le cas d’un investissement perdu.
Un travail peu reconnu :
Les scénaristes se plaignent souvent de travailler seuls, sans avoir la possibilité de dialoguer avec le réalisateur ou le producteur, et d’éprouver de grandes difficultés à faire connaître leur travail.
Ce déficit de communication et de rencontres a une double conséquence :
- les scénaristes se sentent isolés et peu reconnus ;
- les producteurs ou les réalisateurs considèrent qu'ils n'ont pas les moyens de repérer les talents avec lesquels ils voudraient collaborer.
Par ailleurs, le métier de scénariste est souvent dévalorisé et peu visible : il accompagne rarement le tournage ou le montage du film, il est absent des dossiers de presse, où son curriculum vitae n'est pas mentionné, il ne participe pas à la promotion du film.
Un
financement réduit :
Les
auteurs perçoivent une rémunération proportionnelle aux recettes provenant de chaque
mode d'exploitation avec, en général, un minimum garanti. Cette rémunération
est très variable, selon les négociations menées avec les producteurs (moins de
10 000 à plus de 100 000 €).
En général, un scénariste peut très rarement vivre de la seule activité d’écriture. De plus, dans la pratique, beaucoup travaillent sans être payés.
En moyenne, les dépenses d’écriture représentent 2,7 % (coût médian) des investissements totaux sur un film.
b-
Les sources
du problème
Deux grandes causes peuvent expliquer cette pénurie de financement :
Les producteurs :
Ce sont des sociétés indépendantes, avec peu de fonds propres et une trésorerie tendue. Ils ont rarement les moyens de consacrer des montants élevés dans l’écriture et le développement, et préfèrent investir dans la production.
Le financement extérieur :
Les sources de financement extérieur sont insuffisantes. Les aides sélectives ont une faible enveloppe. Les établissements financiers sont réticents pour investir à une étape aussi risquée et proposent rarement des crédits.
c-
L’apport du
rapport Gassot
En 2000, le CNC a confié à Charles Gassot, producteur
de Telema, une mission de réflexion sur l'écriture et le développement du
scénario de long métrage. Le but était d'évaluer les politiques mises en place
et d'examiner les possibilités d’amélioration.
Outre Charles Gassot, le groupe de travail était composé de : Sophie Bourdon,
Pascale Ferran, Agnès Jaoui, Brigitte Maccioni, Tonie Marshall, Isabelle de
Le rapport qui en a résulté contient trois parties :
- la situation des producteurs et des scénaristes face à la question de l'écriture et du développement dans le cinéma ;
- le bilan des dispositifs de soutien actuellement en vigueur ;
-
les propositions d'actions du groupe de travail.
|
Les solutions proposées étaient les suivantes :
-
réorienter les aides
du compte de soutien vers l'amont de la production : création d'un bureau
d'accueil des premiers scénarios et d'une bourse du premier scénario des longs
métrages, soutien à l’écriture et à la réécriture, soutien au producteur pour le
développement. La mise en place de l’aide au développement du CNC, en
remplacement du soutien sélectif au développement, est inspirée de cette
proposition ;
-
développer des mesures
fiscales : adaptation du crédit d’impôt R&D à l’écriture du scénario,
incitation à financement des SOFICA ;
-
faire mieux connaître
le travail des scénaristes et valoriser la formation au scénario
Malgré la création de l’aide au développement, cette étape
reste sous-financée.
Séance 5 : L’Acquisition des droits
a-
Le corpus
légal
Le cadre législatif français : le Code de
Avant le CPI, deux lois servaient de référence aux droits d’auteur :
- la loi de 1957 (Propriété Littéraire et Artistique)
- la loi de 1985 (intégration des droits dits « voisins »)
La loi du 1er juillet 1992 reprend ces deux lois
et les actualise pour créer le Code de
- Livre 1 : Droits d’auteur – propriété intellectuelle et artistique ;
- Livre 2 : Droits voisins – artistes-interprètes, producteurs de vidéogramme et phonogrammes, entreprises de communication ;
- Livre 3 : Gestion collective - copie privée, Société de Perception et de Répartition des Droits, retransmission par câble et satellites.
L’harmonisation européenne :
La construction européenne a conduit à harmoniser les législations des Etat membres en matière de droits d’auteur. Ainsi, la directive 93/98/EC harmonise la durée minimale de protection des droits (70 ans post-mortem). Cette harmonisation est néanmoins limitée et concerne les champs suivants :
- différenciation entre l’idée et l’expression de l’idée ;
- droits économiques (ou patrimoniaux) ;
- droits à la paternité et à l’intégrité de l’œuvre ;
- durée de protection (limitée : les Etats peuvent prendre des mesures plus favorables).
Les Conventions internationales :
Les principales conventions internationales relatives au droit d’auteur sont les suivantes :
- Convention de Berne (1886) : Propriété Littéraire et Artistique
- Convention Universelle du copyright (1952)
- Convention de Rome (1961) : droits voisins
- TRIPS (1994) : géré par l’OMC, sur la propriété intellectuelle, une partie étant consacrée au copyright.
b-
Que
protège-t-on ?
On protège des œuvres :
Définition du CPI (L112-1) : « toutes les œuvres de l’esprit, quels qu’en soient le genre, la forme d’expression, le mérite ou la destination ».
Liste (non exhaustive) donnée
par le paragraphe suivant (L112-2) : livres, conférences, œuvres
dramatiques, chorégraphiques, compositions musicales, œuvres
cinématographiques, dessin, graphiques, photos, arts appliqués, illustrations,
plans, œuvres plastiques, logiciels, habillement/parures.
Critère essentiel : l’œuvre doit refléter la personnalité de l’auteur.
Cas particuliers :
- Œuvre composite : incorporation d’œuvres préexistantes dans une œuvre originale (« Pas de larmes pour Joy » repris dans « L’Anglais », adaptation d’un roman). La nouvelle œuvre appartient à l’auteur qui l’a créé, sous réserve des droits d’auteur de l’œuvre préexistante.
- Œuvre collective : œuvre de plusieurs auteurs sans distinction de l’apport propre de chacun (collectifs des années 1970, collectif des sans papiers de France). La personne physique qui édite l’œuvre est considérée comme l’auteur.
- Œuvre de collaboration : œuvre de plusieurs auteurs, dont l’apport propre de chacun peut être distingué (typiquement le cas d’un film). L’œuvre est la propriété commune des auteurs.
On protège des auteurs :
Définition de l’auteur d’une œuvre audiovisuelle par le CPI (L 113-7) : « Personnes physiques qui réalisent la création intellectuelle de cette œuvre ».
En France, seule une personne physique peut être auteur, contrairement au droit anglo-saxon.
Le CPI reconnaît 5 co-auteurs présumés : scénariste, adaptateur, dialoguiste, compositeur, réalisateur (pour rappel, ce dernier a une double casquette : il est à la fois technicien et auteur).
Dans le cas de l’adaptation d’une œuvre ou d’un scénario préexistant, les auteurs de l’œuvre originelle sont assimilés aux auteurs de l’œuvre nouvelle.
c-
Les droits
Les droits d’auteur comprennent deux catégories de droit :
Le droit moral :
Il s’agit du droit au respect de l’œuvre et de son auteur, en son nom et qualité. C’est un droit attaché à la personne même de l’auteur. Il est perpétuel, inaliénable et imprescriptible (en ce sens, il ne peut être transmis qu’aux héritiers et n’est pas transmissible à un tiers).
Ses caractéristiques sont les suivantes :
- droit de divulgation : l’auteur a seul le droit de divulguer son œuvre et d’en fixer les conditions (respect de charte graphique, destinataire) ;
- droit de paternité : l'auteur a droit au respect du lien de filiation entre lui et son œuvre ;
- droit au respect et à l’intégrité de l’œuvre : l’œuvre ne peut être altérée (amputée d’une partie, colorisée…) et n’est considérée achevée que par accord de l’auteur (« final cut ») ;
- droit de repentir ou retrait : condition = indemniser le concessionnaire du préjudice financier ;
Cette présentation appelle
deux remarques :
Les droits patrimoniaux :
Il s’agit des droits pécuniaires, permettant la diffusion et l’exploitation de l’œuvre.
La durée légale des droits patrimoniaux est de 70 ans après
la mort du dernier auteur. Au-delà, l’œuvre tombe dans le domaine public.
NB : Des prorogations
sont possibles pour tenir compte des deux guerres mondiales (du 2 août 1914 au
31 décembre 1919 et du 3 septembre 1939 au 1er janvier 1948). La
durée est prolongée de 30 ans si l’auteur est mort pour
Il existe deux types de droits patrimoniaux :
-
droit de
reproduction : fixation matérielle de l’œuvre par tous procédés
permettant de la communiquer au public d’une manière indirecte (ex : film
- droit de représentation : communication de l’œuvre au public par un procédé quelconque.
Toute reproduction ou représentation faite sans l’autorisation des auteurs s’assimile à de la contrefaçon.
Pour que l’œuvre puisse être exploitée, l’auteur devra donc céder ses droits patrimoniaux aux producteur, pour une durée limitée (maximum : durée légale).
Exceptions aux droits d’auteur :
- représentation gratuite dans cercle de famille ;
- copie privée ;
- citation ;
- extraits à des fins pédagogiques ou d’information ;
- parodie / pastiche.
a-
La gestion
individuelle (la plus courante) : négociation du contrat d’auteur
Principe :
Pour que le film puisse être produit, et surtout montré au public, l’auteur doit céder tout ou partie de ses droits patrimoniaux au producteur, qui devient concessionnaire des droits ou « ayant droit » de l’auteur.
Règles de formes:
- Le contrat est écrit ;
- Les droits cédés et leur étendue sont explicitement mentionnés ;
- Le contrat est intuitu personae (en considération de la personne avec laquelle il a été passé) ;
- Règle spéciale : le contrat est enregistré au RPCA. Cette mesure est obligatoire pour un film de cinéma et fortement recommandé pour un programme TV (surtout les fictions lourdes). Cet enregistrement rend les contrats opposables aux tiers, et accroît la possibilité de sanctionner l’inexécution des obligations contractuelles.
Obligation des
parties :
Le producteur doit exploiter l’œuvre, conserver les éléments de l’œuvre et rémunérer l’auteur.
L’auteur doit garantir l’exercice paisible des droits cédés (sous réserve de son droit moral).
Composition d’un contrat de cession de droits :
Un certain nombre de clauses doivent figurer dans un contrat d’auteur. Parmi les plus importantes :
Cession de
droits :
Les droits doivent être explicitement cités. Sinon, ils sont réputés non cédés. En particulier, la formule « et tout autres modes d’exploitation connus et inconnu à ce jour » n’a aucune valeur, à moins de stipuler une participation corrélative aux profits (L131-6). Pour que le droit soit cédé, il doit être explicitement cité et rémunéré.
Exploitation principale : cinéma (long ou court métrage), télévision (programme TV).
Exploitations secondaires : autres qu’exploitation principale (pour laquelle œuvre a été produite).
Exploitations dérivées : exploitation de « fragments » de l’œuvre ou s’inspirant de l’œuvre (édition littéraire ou graphique, merchandising, remake, suite, prequel, spin off…).
Durée :
La durée maximum de la cession est la durée légale (70 ans post-mortem). Pour un long métrage ou une fiction lourde, l’usage se situe entre 20 et 30 ans.
Rémunération :
Elle doit être proportionnelle aux recettes, sauf si :
- la base de calcul ne peut être déterminée (ex : insertion d’images de plusieurs films dans un jeu de cartes) ;
- la nature de l’exploitation rend impossible une rémunération proportionnelle (ex : présentation lors d’un festival ou d’un ciné-club) ;
- la contribution de l’auteur n’est pas un élément essentiel de l’œuvre (ex : traduction d’un scénario américain).
La rémunération proportionnelle est souvent assortie d’un Minimum Garanti. Il est aussi possible, surtout pour les longs métrages, que l’auteur reçoive une rémunération supplémentaire « après amortissement », c’est-à-dire lorsque les recettes ont dépassées le coût.
L’assiette de rémunération est le prix payé par le public,
quand celui-ci peut être déterminé (cinéma, vidéo, PPV, VOD…). Sinon, la base
est
-
CA éditeur brut x
coefficient de 1,5 ;
-
« Published
Price per dealer » ou prix de vente catalogue de l’éditeur (s’apparente à
un prix de gros hors remises, rabais et ristournes).
b-
La gestion
collective : le rôle des SPRD
Les Sociétés de Perception et Répartition des Droits sont
chargées d’assurer la gestion des droits des auteurs, et des droits voisins
(voir ci-après : artistes-interprètes, producteurs de phonogrammes ou
vidéogrammes). Ce sont des sociétés civiles privées, sous tutelle du Ministère
de
Le CPI prévoient qu’elles sont chargées de la rémunération de certains droits secondaires. La prise en charge des autres droits se font au choix de l’auteur.
Principales sociétés :
Elles se distinguent par les répertoires et les ayants droit.
SACD (la plus ancienne, créée par Beaumarchais en 1777) : gère le spectacle vivant, les œuvres cinématographiques et audiovisuelles, les œuvres multimédia, radiophoniques et les images fixes.
SACEM (1851, la plus connue) : gère les œuvres
musicales et les sketches (spectacles, jeux, plateaux : droits les plus
importants sont les droits musicaux). Elle représente les auteurs, mais aussi
les éditeurs, ce qui fait d’elle
SCAM (1981) : gère le répertoire des documentaires et œuvres multimédia (répertoire étendu à photo …).
SDRM (1935) : gère les droits de reproduction mécanique (fixation sur phonogrammes et vidéogrammes). Associés : SACEM, SACD, SCAM, SGDL, AEEDRM.
Missions :
- défendre les intérêts des auteurs qu’elles représentent ;
- assurer les rémunérations « secondaires » par décision de la loi :
Rémunération équitable : en contrepartie de diffusion d’un disque à la
radio ou un lieu public ;
Copie privée sonore ou visuelle : en contrepartie des copies réalisées à
domicile par les particuliers.
-
perception des droits auprès des diffuseurs et
répartition aux membres (ce n’est pas forcément la même société qui assure les
deux missions). La perception auprès des diffuseurs se fait généralement par le
moyen d’un contrat général de représentation (
- elles peuvent être mandatées par certains de leurs membres pour gérer leurs droits individuels (rémunération, renouvellement…).
NB :
Avantages et inconvénients de la gestion collective :
Avantages :
- la gestion collective est rendue nécessaire par le développement des moyens de communication et l’utilisation en masse des œuvres ;
- les moyen de contrôle à l’échelle mondiale sont plus efficaces que s’ils étaient faits par un auteur individuel ;
- les sociétés de gestion de droits ont un rôle politique et peuvent faire mieux entendre la voix des auteurs.
Inconvénients :
- à ce jour, elle ne fonctionne pas dans les territoires « anglo-saxons » ;
-
son efficacité est très irrégulière d’une société à
l’autre. Il existe une forte disparité sur les modes et les territoires pris en
charge. (Ex : seule
- un contrat d’auteur est intuitu personae. La gestion collective ne peut donc pas remplacer la gestion individuelle ;
-
le « monopole de fait » de ces sociétés est
de plus en plus contesté par
Cas particulier : les
contrats d’auteur distinguent habituellement les territoires gérés par les
SPRD, où le producteur ne verse pas de rémunération, des autres territoires. La
conséquence est que, si un auteur n’est membre d’aucune SPRD, il risque de ne
toucher aucune rémunération sur certains territoires.
Les droits voisins sont les droits connexes aux droits
d’auteur, introduits par
a-
Artistes-interprètes
Ils bénéficient de droits en qualité d’exécutants de l’œuvre. Les artistes de complément sont exclus de ces droits.
Droit moral :
Comme le droit de l’auteur, il est perpétuel, incessible et
transmissible aux héritiers.
Caractéristiques :
- droit à la paternité (nom et qualité) ;
- droit au respect de l’interprétation.
Dans les faits, il s’agit d’un droit à l’image.
Droit patrimonial :
L’artiste-interprète donne son autorisation écrite pour :
- « la fixation de sa prestation, sa reproduction et sa communication au public » par l’artiste (art. L.212-3 du CPI) ;
- puis pour toute utilisation séparée du son et de l’image de sa prestation.
En contrepartie, il bénéficie d’une rémunération proportionnelle pour chaque mode d’exploitation :
- film de cinéma : 2% après amortissement du film (spécifié dans l’accord cinéma dérivé de la loi de 1985) ;
- téléfilm : compléments de salaires en fonction des modes d’exploitation (spécifié dans la convention collective des artistes-interprètes engagés pour des émissions de télévision).
Rémunérations secondaires :
- Rémunération équitable
- Copie privée sonore : 25% des redevances ;
-
Copie privée vidéo : 1/3 des redevances.
Sociétés de gestion des droits voisins :
SPRE
(Société pour
ADAMI (Société pour l'administration des droits des artistes et musiciens interprètes) : elle paye les rémunérations secondaires, représente les artistes, et peut gérer leurs droits par un mandat de gestion auprès des producteurs.
b-
Producteurs
et diffuseurs
Les producteurs de vidéogrammes et de phonogrammes et les organismes
de radiodiffusion et de télédiffusion (chaînes TV et radio) bénéficient aussi
de droits voisins.
Les producteurs de vidéogrammes et de phonogrammes sont ceux qui ont « l’initiative et la responsabilité de la première fixation d’une séquence de son [ou] d’image » (CPI – L213-1 et L215-1).
Il ne faut donc pas prendre les mots « vidéogramme » et « phonogramme » au sens premier, mais de manière beaucoup plus large : la fixation de l’image ou du son sur un support physique. Le producteur d’un film de cinéma est producteur de vidéogramme et de phonogramme.
Droit patrimonial :
Le producteur donne son autorisation préalable à toute reproduction ou mise à disposition au public.
Dans les faits, il s’agit des dispositions relatives à la copie privée et à la retransmission intégrale par câble et satellites, avec en toile de fonds, la lutte contre le piratage.
Rémunérations secondaires :
- Rémunération équitable
- Copie privée sonore : 25% des redevances (producteurs de phonogrammes) ;
-
Copie privée vidéo : 1/3 des redevances.
Sociétés de gestion des droits voisins :
SPRE
(Société pour
SCPP (Société civile pour l'exercice des droits des producteurs phonographiques) : elle reverse la rémunération équitable et la copie privée sonore à ses membres (multinationales et producteurs indépendants).
SPPF (Société des producteurs de phonogrammes en France) : elle reverse la rémunération équitable et la copie privée sonore à ses membres (producteurs indépendants principalement français).
PROCIREP (Société de Perception et de Répartition de Droits) : elle perçoit et reverse la copie privée vidéo à ses membres.
ANGOA (Association Nationale de Gestion des Œuvres Audiovisuelles) : elle perçoit et reverse les droits de retransmission intégrale et simultanée par câble et satellite à ses membres.
c-
Autres
caractéristiques communes aux titulaires de droits voisins
Durée :
Elle est de: 50 ans à compter de la naissance du droit, donc, à partir de l’interprétation de l’artiste ou à partir de l’enregistrement pour un producteur.
Exceptions :
Ce sont les mêmes que pour les droits d’auteur.
- utilisation ou reproduction pour l’usage privé ou dans le « cercle de famille » ;
- citations et les parodies.
Cas particulier : les licences légales
Il s’agit des accords passés avec divers usagers (Ex : un CD commercialisé peut être utilisé sans autorisation pour une communication directe dans un lieu public ou pour un passage radio).
Dans ce cas, les autorisations du producteur et de l’artiste ne sont plus requises.
Conclusion :
Comme les autres droits de propriété intellectuelle, les droits d’auteur sont à la fois éminemment stratégiques, puisque ce sont eux qui donnent de la valeur au film, et extrêmement fragiles, particulièrement dans l’environnement qu’on connaît aujourd’hui.
D’une part, ils sont très contestés, notamment dans le cadre des discussions qui ont eu lieu sur le problème du piratage et de la loi Hadopi (artistes contre consommateurs).
NB :
Le projet de loi DADVSI, en
D’autre part, ils doivent s’adapter aux nouveaux modes de communication (premier pas avec la directive européenne InfoSoc) : Web 2.0, sites communautaires…
Séance 6 :
a-
Le
« Retraitement » du scénario
Une fois écrit, le
scénario doit être retraité par les équipes administratives et techniques afin
de prévoir les éléments nécessaires au tournage et son organisation optimale.
Deux étapes sont nécessaires :
Le Dépouillement :
Il consiste à analyser dans le détail chaque séquence du scénario.
Quatre travaux composent le dépouillement :
- continuité : tableau qui permet de visualiser rapidement l’enchaînement des séquences. Elle fournit un outil efficace de référence tout au long de la préparation du film en donnant une information immédiate sur le numéro de la séquence, le décor concerné, la lumière, la présence des acteurs et un court résumé de l’action.
- formulaire de dépouillement : recueille et classe les différents éléments que contient chaque séquence. Cela permet entre autre de regrouper dans une même période toutes les séquences qui se trouvent dans le même décor.
· Rubrique image : particularités qui concernant le directeur de la photo (tournage à deux caméras, avec hélicoptère ou bateau, plans sous-marins…) ;
· Rubrique son : particularités qui concernent la prise de son (sons off, ambiances) ;
· Rubrique mise en scène : mentionne si le tournage nécessite des moyens spéciaux (grue, plusieurs caméra, grosse figuration…) ;
· Rubrique production régie : logistique de la production (repas, transports…).
- classement du dépouillement : il se fait par grands chapitres
· tournages en intérieurs ;
· tournage en extérieurs ;
· tournage en studio ;
· tournages en dehors de la ville…
A l’intérieur de chaque chapitre, sont regroupées les séquences se passant dans le même décor. Les décors sont ensuite classés par ordre d’importance.
- Etablissement des listes :
· liste des décors ;
·
liste de figuration ;
·
liste des véhicules ;
·
liste audio ;
·
liste de matériel.
Le Minutage :
Le minutage consiste à lire le scénario séquence par séquence, jouer les dialogues à haute voix afin d’évaluer la durée des scènes, chronomètre à la main.
Il donne deux indications principales : la durée totale du film, et le rythme du scénario d’après la durée de chaque séquence. Sachant qu’en moyenne on tourne deux minutes utiles par jour, on peut donc évaluer rapidement la durée du tournage d’après le minutage.
Le minutage constitue également une bonne occasion pour que les acteurs commencent à répéter leur rôle et leur texte, sans les contraintes de la mise en situation réelle du tournage.
b-
La
« Programmation » de la production
Connaissant l’économie de la production (moyens matériels nécessaires, logistique…) et la durée prévisible du tournage, il est possible d’en programmer l’organisation, en trois grandes étapes.
Le Plan de travail :
Etabli par le premier assistant réalisateur, il s’agit d’un grand tableau synthétique qui permet d’entrevoir d’un seul coup d’œil la totalité du tournage.
Les principales informations contenues dans le plan de travail
sont : un calendrier des dates de tournage, les numéros de jours de
tournage, les indications d’effets de lumière, les tournage de nuit ou de mixte,
les numéros de séquence tournées chaque jour, les décors, les rôles (désignés
chacun par leur numéro), les rôles de complément, les effets spéciaux, les
véhicules utilisés dans les scènes, les animaux, les appareils spéciaux de
prise de vue, la machinerie supplémentaire, les véhicules pour la prise de vue.
Il est régi par cinq grands principes:
- les séquences tournées dans le même décor doivent être regroupées ;
- la chronologie du scénario doit être suivie le plus possible ;
- dans un même décor, les scènes à grosse figuration doivent être regroupées ;
- éviter de faire venir un comédien pour un ou deux plans seulement ;
- garder une certaine souplesse en cas d’imprévus (problème météo, absence de comédien…).
Le Story-board :
Il comporte chaque plan avec une image montrant la prise de
vue et mouvements de caméra utilisés, sa durée, son texte, les focales…
D’autres indications peuvent être mentionnées autour des dessins (numéros de plan et de séquence, durée du plan, indications audio, précisions de cadrage, autres...)
Si plusieurs cases correspondent à un
même plan décomposé dans le story-board, on indique leur continuité par une
ligne pointillée verticale le long de chaque case concernée.
A l’intérieur d’un dessin, on indique
les mouvements et déplacements des sujets par des flèches en relief.
Lors d’un plan avec zoom (avant ou
arrière), on peut dessiner le second cadre à l’intérieur da premier, pour
redéfinir le nouveau cadrage.
Enfin l’emplacement sous les cases
peut aussi servir au traçage des petits plans (vue de dessus) de positionnement
des éléments dans le décor.
Les Repérages :
Le premier assistant réalisateur charge habituellement le second assistant du repérage. A l’aide du dépouillement, du scénario et du story-board, celui-ci s'assurera de la présence ou non de tous les décors prévus pour le tournage.
Important : repérer tous les décors manquants en prenant des photos des lieux dans tous les axes, en prenant soin à chaque fois de repérer le nord.
Une fois les décors choisis et retenus, le réalisateur, accompagné du directeur de la photographie, voire du décorateur, doivent aller visiter tous les lieux utiles au tournage.
Les équipes de tournage sont organisées de manière très corporatiste, centralisée (rappel : les cartes professionnelles délivrées par le CNC) et hiérarchisée, avec trois grands statuts : cadres, techniciens, ouvriers. Le personnel de tournage est très rarement permanent et relève d’un régime social particulier, qui est celui des intermittents du spectacle.
a-
Composition
des équipes
Equipes
administratives :
Les équipes administratives
s’occupent de la gestion financière et administrative du film (direction et
administration de production), comme de la logistique (régie).
Parmi les principaux postes :
Directeur de
production :
L’un des postes les plus importants
de
Administrateur
de production :
C’est le « comptable » du
film. Il prépare notamment les feuilles de paie (comédiens et techniciens),
paye les indemnités de tournage, la cantine, les frais généraux, les charges
sociales, etc. Il présente chaque semaine un état des comptes au directeur de
production, avant transmission à la société de production. En fin de tournage,
il doit remettre un compte rendu détaillé de toutes les dépenses effectuées,
les chéquiers (utilisés ou vierges), les assurances et un état de caisse exact
au centime près.
Régisseur
général :
Il a la lourde responsabilité de
l'organisation matérielle et logistique de
Premier
assistant réalisateur :
Il assiste le réalisateur,
généralement en le déchargeant des problèmes matériels et organisationnels. Sa
mission la plus importante est d’établir le plan de travail et de veiller au
suivi de son exécution.
Scripte :
C’est la secrétaire du plateau. Elle
établit notamment les rapports image et montage, le
Autres équipes :
technique et artistique
Les équipes
techniques s’occupent des activités suivantes :
-
Image : directeur
photo ou chef opérateur, assistant opérateur ou pointeur (mise en place de
caméra et mise au point), cadreur, chef électricien, groupiste (groupe
électrogène), chef machiniste ;
-
Décors et
costumes : chef décorateur, ensemblier (meubles) accessoiriste, créateur
des costumes, costumier (recherche et location des costumes des petits rôles),
habilleuse (préparation, entretien des costumes), maquilleur ;
-
Son :
chef opérateur son ou ingénieur du son ;
-
Post-production :
monteur image, monteur son, bruiteur, mixeur (synchronise les trois
bandes : paroles, bruits, musique)
C’est
également au stade de la post-production qu’interviennent les principaux
prestataires de la production : laboratoires de développement
photochimique, studio de post-production (effets spéciaux,
post-synchronisation).
Les équipes
artistiques regroupent les auteurs (réalisateur, scénaristes,
compositeur), l’interprétation et les agents artistiques.
b-
Régime
social des intermittents du spectacle
Ce régime spécifique couvre la plupart des secteurs culturels : musique, cinéma, télévision, radio, spectacle vivant. Les règles sont établies par les annexes 8 et 10 de la convention de l'assurance chômage.
- Annexe 8 : ouvriers et techniciens ;
-
Annexe 10 : artistes (comédiens, musiciens,
danseurs...)
Une Caisse Interprofessionnelle de Solidarité gère les
indemnités de chômage octroyées par les Assedic.
Pour en bénéficier, depuis le 1er janvier
- un minimum de 507 heures au cours des 319 derniers jours (artistes) ;
- un minimum de 507 heures au cours des 304 derniers jours (ouvriers et techniciens).
Ces conditions sont régulièrement renégociées au sein de l'Unedic par les
partenaires sociaux (dont MEDEF et CGPME pour les employeurs, Fédération CGT du
spectacle pour les salariés).
Ce régime, quasiment unique au monde, permet une certaine vitalité de la créativité artistique. Il fait néanmoins l’objet de nombreuses critiques :
- le nouveau calcul de droits sur environ 10 mois (au lieu du calcul annuel qui existait jusqu'en 2003) a fait perdre leur statut à un grand nombre d'intermittents ;
- certaines entreprises du spectacle sont accusées d'abuser du système, en multipliant les CDD d'intermittent au détriment des CDI ;
NB :
La double peine des
« mattermittentes » : pour obtenir des allocations de la
sécurité sociale pendant son congé-maternité, une intermittente doit avoir
travaillé au moins 200 heures dans les 3 mois précédant le congé (ou 3 mois
précédant la conception). Certaines antennes, mais pas toutes, acceptent de
prendre en compte une autre période de référence. Les allocataires n’obtenant
pas ces droits se voient refuser l’accès à l’indemnisation chômage. Pendant les
périodes de congé-maternité, un volume fixe de 5 heures par jour est
comptabilisé dans le calcul des 507 heures, mais il n’est déclenché que si
a-
Principaux
risques
Il existe plusieurs grands risques à
prévoir, et faire couvrir par les assurances, lors de la production d’un film :
-
perte
pécuniaire : en cas de sinistre partiel (frais supplémentaires) ou total (perte
des dépenses effectivement engagées jusqu’à arrêt de production) – ex : Un Amour de sorcière (scène du philtre
d’amour : décors filmé sous le soleil, les fleurs, la neige et la
pluie ; la scène de la pluie a été filmée avant les autres, ce qui a
détruit le décors) ;
-
perte
physique : décès ou incapacité physique d’une personne ou d’un animal –
ex : Taxi 2 (décès accidentel
d'un caméraman lors d'une cascade sur le tournage du film), Twilight zone (décès de l’acteur Vic
Morrow et de deux enfants par un accident d’hélicoptère pendant un tournage de
nuit) ;
-
perte
matérielle : disparition, destruction, ou détérioration de biens matériels
ou support ;
-
dommages sur
les décors ou équipements techniques (coût de remise en état ou dédommagement)
-
responsabilité
civile, en cas de dommages causés à des tiers.
Visionnage des coulisses de « Mortelle randonnée » :
exemples de difficultés lors du développement et de la production.
b-
Composition
d’un devis
Le devis d’un film est établi par le
directeur de production. Il doit respecter la nomenclature du Plan Comptable
Cinéma établi par le CNC. A la fin de la production, l’administrateur et les
comptables de production devront transférer les écritures de la comptabilité du
film dans la comptabilité générale de la société.
Les principaux comptes d’un devis
sont les suivants :
Classe |
Titre |
Détail |
1 |
Droits artistiques |
Minima Garantis
versés aux auteurs. Minimum Garanti du
réalisateur. Commissions des
agents Divers
(traductions…) |
2 |
Personnel |
Personnel
technique et administratif. Salaire technicien
du réalisateur |
3 |
Interprétation |
Cachets bruts des
comédiens |
4 |
Charges sociales |
Charges
patronales : Auteurs : 1%
(versé par l’Agessa) Personnel :
42% en moyenne |
5 |
Décors et costumes |
Devis spécifique
établi par le chef décorateur. Il le signe et en
porte la responsabilité. |
6 |
Transport,
défraiement, régie |
|
7 |
Moyens techniques |
Image (location
caméras…) ; Son ; Post-productions
(montage, télécinéma ou kinescopage…). |
8 |
Pellicules et
laboratoires |
Situation
d’oligopole des laboratoires et prestataires techniques (cf. Quinta
Communication) à cause du manque de solvabilité de leurs clients. |
9 |
Assurances et
divers |
Assurances :
voir risques mentionnés plus haut ; Garantie de bonne
fin : pas assurance, mais caution financière ; Publicité :
pas celle liée à distribution ; Acte et contentieux :
principalement frais d’inscription au RPCA ; Frais
financiers : frais liés aux prêts des banques ; Frais
généraux : part des frais fixes de la société consacrés à la production
du film (en moyenne, 7% du coût total) ; Imprévus : en
moyenne, 10% du total. |
Les dépenses les plus importantes
sont celles liés à la rémunération du personnel, l’interprétation et les
charges sociales (autour de la moitié du devis).
Coût moyen en 2008 (fiction) :
5,73 M€ (5,95 M€ en 2008)
Coût médian en 2008 (fiction) :
3,83 M€ (3,55 M€ en 2008)
Source : CNC – mars 2010. (!!! : il s’agit des films
d’initiative française ayant reçu l’agrément de production. Le tableau
ci-dessous concerne les films ayant reçu l’agrément d’investissement).
Répartition des coûts de
production des fictions (%) |
2005 |
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
Rémunérations : |
56,9 |
57,9 |
56,4 |
54,7 |
56,3 |
Droits
artistiques |
8,2 |
9,5 |
7,6 |
7,1 |
8,1 |
Personnel |
19,4 |
18,0 |
18,9 |
18,5 |
19,5 |
Rémunération
producteur |
4,8 |
5,6 |
4,8 |
4,2 |
5,0 |
Interprétation |
12,4 |
13,1 |
12,5 |
12,9 |
11,4 |
Charges
sociales |
12,1 |
11,7 |
12,6 |
12,0 |
12,3 |
Technique : |
15,0 |
14,1 |
14,3 |
14,3 |
13,3 |
Moyens
techniques |
9,0 |
9,0 |
8,7 |
9,8 |
8,6 |
Pellicules-Laboratoires |
6,0 |
5,1 |
5,6 |
4,5 |
4,8 |
Tournage : |
28,1 |
28,0 |
29,3 |
31,0 |
30,4 |
Décors et
costumes |
7,2 |
7,5 |
8,1 |
8,8 |
8,3 |
Transports,
défraiements, régie |
9,2 |
9,0 |
9,3 |
9,7 |
9,7 |
Assurances
et divers |
5,8 |
5,7 |
6,1 |
6,8 |
6,3 |
Divers |
5,9 |
5,9 |
5,8 |
5,7 |
6,4 |
Total |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
Source : CNC – mai 2010
Séance 7 : Les financements d’un film
Introduction –
Problématique du financement
Principaux types de financements :
Les
financements d’un film peuvent être appréhendés de deux manières :
Selon
la source :
-
sources
publiques : institutions spécifiques (CNC, Europe) ou intervention des
agents publics (Etat, Ministères, Collectivités territoriales ;)
-
sources
privées : coproducteurs, diffuseurs, investisseurs (SOFICA…).
Selon
le mode :
-
subvention :
don pécuniaire ou aide logistique sans contrepartie (collectivités
territoriales, placement de produit, crédit d’impôt) ;
-
avance :
remboursement basé sur les recettes futures (avance sur recettes, minimum
garanti, Europe) ;
-
investissement :
retour positif sur recettes futures (SOFICA, coproductions) ;
-
préachat :
achat des futurs droits d’exploitation (chaîne TV, coproductions étrangères).
Problématique : stratégie des financements :
Face
à la volatilité et l’incertitude des recettes, tout le jeu pour un producteur,
surtout indépendant, est d’assurer, voire dépasser son coût par les
financements externes.
On
est passé, depuis les années 1960, d’une économie en aval, basée sur
l’espérance de futures recettes, à une économie en amont, basé sur la sécurité
du plan de financement, de la chaîne de production.
Parallèlement,
les sources de financements, tout en proposant des montants de moindre
importance, se sont multipliées.
1.
Financements publics
a-
Institutions spécifiques
Le CNC
On
a déjà longuement parlé de l’intervention du CNC dans la séance consacrée à
cette institution.
Pour
rappel, la production peut faire appel à deux types de soutien :
-
aide
automatique : soutien financier généré par les recettes des films
précédents, assimilé à un apport propre du producteur. Son importance s’accroît
avec la taille et la longévité d’une entreprise de production ;
-
aide
sélective : avance sur recette, avant ou après réalisation. Cette aide est
particulièrement importante pour un producteur indépendant, qui joue souvent sa
pérennité dessus.
On
a vu les aides du CNC au développement. On étudiera également les aides à la
distribution lors de la prochaine séance.
Union Européenne – le programme Media :
Depuis
1991, l’Union Européenne a mis en place 4 programmes multi-annuels de soutien à
l'industrie audiovisuelle européenne :
-
Media
1 : 1991-1995 ;
-
Media
2 : 1996 – 2000 ;
-
Media
Plus : 2001-2006 ;
-
Media
2007 : 2007-2013).
Avec
un budget de 755 millions d’euros, Media 2007 intervient sur 5 lignes d'action :
-
formation
professionnelle (soutien à organismes de formation en écriture, gestion,
nouvelles technologies) ;
-
développement de
projets (cf. cours sur le développement : projets individuels ou Slate
funding) ;
-
distribution
(distribution, vente, exploitation, diffusion) ;
-
promotion
(aides aux colloques et festivals) ;
-
actions
horizontales / projets pilotes.
Média
intervient donc en amont et en aval de
Conseil de l’Europe : le fonds Eurimages :
Le
vrai nom d’Eurimages est le Fonds du Conseil de l'Europe pour l'aide à
la coproduction, à la distribution et à l'exploitation d'oeuvres
cinématographiques européennes. Créé en 1988 sur la base d'un accord
partiel, il réunit à l'heure actuelle 33 Etats membres.
Son
but est de promouvoir le cinéma européen en stimulant la production et la
circulation des oeuvres et en favorisant la coopération entre professionnels.
C'est
dans cette double optique qu'Eurimages a développé quatre programmes de
soutien : coproduction, distribution, salles, numérisation.
Aide
à la coproduction :
Elle
reçoit la majorité (environ 90%) des ressources du Fonds.
Œuvres aidées : longs métrages
de fiction, d’animation et documentaires (durée minimum : 70 mn).
Conditions de
productions :
-
coproduction
par au moins deux coproducteurs ressortissants d’États membres différents du
Fonds ;
-
coproducteur
majoritaire : maximum 80 % ; coproducteur minoritaire : minimum 10 %.
-
dans
le cas de coproductions bilatérales : budget supérieur à 5M € ; coproducteur
majoritaire : maximum 90 %.
Forme
d’intervention :
avance sur recettes remboursables au 1er €. Chaque coproducteur
rembourse sa part d’aide.
b-
Agents publics
Collectivités territoriales ;
Chaque
collectivité territoriale (surtout les régions, mais aussi certains
départements ou grandes villes) ont mis en place un bureau d’aides aux
productions cinématographiques et audiovisuelles. Ces soutiens entrent dans le
cadre de la politique culturelle des collectivités, mais servent aussi à
valoriser leurs régions et les emplois.
Avec
intégration européenne, la concurrence entre régions est devenue plus ardue
(ex : Il faut sauver le soldat
Ryan : l’action se passe en Normandie,
mais le film a été tourné en Irlande).
L’aide
est encadrée par le CNC qui intervient par le biais de conventions tripartites
(Etat – CNC – collectivités) et la règle du 2 pour 1.
Sur
10 ans, le soutien des collectivités s’est fortement développé, et les modes
d’interventions se sont diversifiées (écriture et au développement, production,
tournage et post-production), malgré une disparité des aides suivant les
régions : soutien au long métrage s’est concentré sur Ile-de-France et
Rhône-Alpes.
2
exemples :
Centre Val de Loire
·
Centre
Images : établissement public chargé de la mise en œuvre de la politique
de
·
Agence
Centre Val de Loire : expertise artistique et technique des projets et
allocation des soutiens, pour le compte de la Région.
·
Les
subventions sont dotées par
·
Budget
2009 pour les soutiens sélectifs : 2 220 000 € (1 620 K€ financé par
la région, 600 K€ financé par le CNC, selon la mesure du « 1 pour
2 »).
·
Aides : long métrage (écriture 1er
ou 2ème long métrage, production, post-production), court métrage
(production fiction ou animation), documentaire (écriture ou production
documentaire ou magazine culturel), musique originale.
Par ailleurs,
Site internet : www.centrimages.fr
Rhone-Alpes
Le Centre Européen Cinématographique Rhône-Alpes intervient sur trois activités :
·
Rhône-Alpes
Cinéma : fonds régional de coproduction destiné à financer des longs métrages
tournés en Rhône-Alpes et à en assurer leur promotion dans
·
Autres
interventions : développement et écriture du scénario (rôle du Bureaux des
Talents : relation continue entre le court et le long métrage,
accompagnement des nouveaux talents).
·
Rhône-Alpes
Studios : plateaux de tournage pour le cinéma et l'audiovisuel,
location de bureaux et de locaux d'activités.
· Commission du Film Rhône-Alpes : bureau d'accueil des tournages, bases de données de techniciens et prestataires techniques, soutien logistique aux productions.
Site internet : www.rhone-alpes-cinema.fr
Autres :
Crédit
d’impôt (voir cours sur le CNC)
Ministères
et agences : Il existe de nombreuses possibilités de financement via les
services des ministères (armée, anciens combattants, affaires étrangère). La
stratégie d’un producteur est de trouver ces sources, plus confidentielles que
les institutions spécialisées, et de les pérenniser.
2.
Financements privés
a-
Diffuseurs
La télévision est aujourd’hui le premier financeur et la principale source de recettes du cinéma français. Il représente 32,4% des devis en 2009 (27,6% en 2008).
Cette importance est due au système réglementaire qui détermine, depuis la loi de 1986, un volume minimum d’investissement pour les chaînes généralistes nationales et les chaînes « premiums » par abonnement.
Obligations d’investissement :
Chaînes hertziennes analogiques en clair (décret 09/07/2001) :
- 3,2 % de leur Chiffre d’Affaires annuel à la production d’œuvres européennes, dont au moins 2,5% aux œuvres d’expression originale française.
- Dépenses prises en compte: préachats (droit antenne), parts producteur, et sommes consacrées à la distribution en salles. 3/4 de ces dépenses doivent être consacrées à la production indépendante (critères : modalités d’exploitation de l’œuvre, liens capitalistiques entre la chaîne et l’entreprise de production).
Chaînes hertziennes analogiques cryptées – Canal Plus (décret 28/12/2001) :
- au moins 12% des ressources totales à l’acquisition de droits de diffusion de films européens ;
- au moins 9% des ressources totales à l’acquisition de droits de diffusion de films d’expression originale française (au moins 80% de pré-achat).
- montant minimum d’investissement par abonné fixé par la convention avec le CSA.
- au moins 3/4 de leurs dépenses d’acquisition de droits de diffusion consacrées à des œuvres indépendantes.
(NB : inquiétude des
organisations professionnelles du cinéma sur le relèvement du taux de
Chaînes TNT (décret 28/12/01) ou câble et satellite :
-
généralistes (free ou pay) : même obligations que
les chaînesanalogiques en clair (peut se faire de manière progressive, dépenses
incluent achats simples excluent distribution en salle).
Modes de financement :
Préachat :
C’est le mode le plus courant d’intervention des diffuseurs. Il représente 27,6% des devis en 2008.
Il consiste en l’achat de droits de diffusion du film avant qu’il soit produit.
Points où il faut être vigilant :
- Exclusivité : la vente du film à des chaînes du câble et satellite nécessite généralement l’accord de la chaîne hertzienne pré-acheteuse, qui bénéficie souvent d’un droit de préemption ou de priorité pour le renouvellement ;
-
Restrictions territoriales : un préachat de France
2 implique des droits de diffusion pour
Coproductions :
Un diffuseur ne peut être coproducteur d’un film de cinéma. C’est pourquoi les diffuseurs ont une filiale consacrée aux financements en coproduction (TF1 Films Productions, France 2 Cinéma, France 3 Cinéma, Studio Canal, M6 Films…).
L’investissement suit les règles classiques d’une coproduction.
Principaux diffuseurs :
Chaînes
en clair :
En
2009, les chaînes en clair ont financé 87 films dont 77 d’initiative française
(respectivement 99 et 92 en 2008). Trois films d’initiative française (6 en
2008) sont financés simultanément par deux diffuseurs en clair. Tous les
préachats étaient accompagnés d’une coproduction (en 2008, deux films ont fait
l’objet d’un préachat sans être accompagnés d’une coproduction).
Les
investissements des chaînes en clair sont constitués à hauteur de 66,7 % par
des préachats de droits de diffusion (71,1 % en 2008). La part des apports en
coproduction est de 33,3% des investissements (29,9% en 2008). TF1 est la
chaîne dont les préachats représentent la plus grande part des investissements
(79,3% contre 84,1 % en 2008). Elle est suivie par M6 (76,5%, 78,5 % 2008),
France 2 (60,7%, 63,5 % 2008), France 3 (56,3%, 55,8 % 2008) et enfin Arte (34,1%,
39,5 % 2008).
Canal
Plus :
En
2009, la chaîne crypté est intervenue sur 134 films agréés en 2009 (142 en 2008,
pour un montant global de 164,79 M€ (173,96 en 2008), représentant 18,5% des
investissements français (14,2% en 2008).
121
films d’initiative française ont été préachetés en 2009 (125 en 2008). Sur
l’ensemble de ces films, la part de financement par Canal+ est de 66,5 % (63,8%
en 2008).
Autres :
TPS
Cinéma : 34 films dont 33 d’initiative française.
Ciné
Cinéma : 19,96 millions € sur 112 films dont 103 d’initiative française.
Orange
Cinéma : achat de trois films d’initiative française (7,22 millions €) et investissement
via sa filiale Studio 37 (préachat de 13 films dont 12 d’initiative française).
b-
Investisseurs
Coproductions nationales ou internationales :
Une coproduction est recherchée quand il s’agit de partager les charges et responsabilités de la production d’un film. Ce mode de financement est particulièrement recherché en cas de recherche de partenaires étrangers.
C’est la forme de collaboration la plus étroite, dans la mesure ou le coproducteur va devenir copropriétaire des « éléments matériels (négatif) et immatériels (droits, recettes) du film ».
Il existe trois formes de coproduction :
- Coproduction simple : un coproducteur délégué et un coproducteur minoritaire qui se contente d’avoir une copropriété et une part de recettes (généralement le cas pour les coproductions avec les diffuseurs).
- Coproduction déléguée : deux coproducteurs délégués se partagent la responsabilité du film et le soutien automatique du CNC.
-
Coproduction internationale : coproduction avec un
partenaire étranger. Celui-ci est parfois le simple intermédiaire d’un
diffuseur étranger (ex : K2, producteur belge agissant pour le compte de
Les coproductions internationales représentent 93 films
produits en 2009 (95 en 2008), soit 40,4 % de la production, impliquant 34
pays.
Cadre légal des coproductions internationales :
- Accords de coproduction avec pays étrangers négociés par le CNC (une quarantaine à ce jour) ;
-
Convention européenne de coproduction (ratifiée par
France le 1er mars 2002) : encouragement de la coproduction
multilatérale (au moins 3 coproducteurs) européenne.
SOFICA (Sociétés pour le Financement du cinéma et de
l’audiovisuel) :
Elles ont été créées par
Elles agissent de la manière suivante :
- Levée de fonds par appel public à l’épargne. Les sommes investies par le particulier sont déductibles de l’impôt sur le revenu (maximum : 25% du revenu et 18 000 €), mais resteront gelées 8 à 10 ans. Investir dans une SOFICA est donc intéressant uniquement si on paye la tranche maximale d’impôt sur le revenu.
-
Les fonds levés sont investis dans la production de
films, dont 35% minimum dans des productions indépendantes, dans le cadre de
contrats d’association à
- Droits à recettes : un gros pourcentage (40 à 90% RNPP) jusqu’à récupération de leur investissement, imputé d’un taux d’actualisation élevé (8 à 10%). Au-delà, bonus de 5 à 10%.
Le système des SOFICA avait été créé pour pallier au manque de financement des producteurs indépendant. Le bilan est relativement mitigé.
Avantages :
- En moyenne, 35 à 45 M€ (36,21 M€ en 2009) sont injectés annuellement dans la production, avec un quota réservé à la production indépendante. C’est donc un financement relativement efficace (mais mineur : 6% du total en 2009 – cf. infra).
- Le producteur peut racheter les droits à recettes à tout moment :
· avant récupération : en remboursant le solde restant à récupérer (avec application du taux d’actualisation),
· après récupération : selon un prix négocié entre les parties.
Inconvénients :
- Le droit à recettes est assez contraignant, et peut avoir une incidence sur la rentabilité d’un film.
- En qualité de créancier privilégié, une SOFICA peut demander à recevoir ses droits directement des distributeurs du film.
- L’existence d’un taux d’actualisation provoque une certaine confusion sur le véritable rôle des SOFICA : investisseur ou prêteur ?
c-
Autres
Mandats de distribution :
Les distributeurs (salles, édition vidéo, ventes à
l’étranger) interviennent dans le financement d’un film en versant un minimum
garanti, comme avance sur les futures recettes du film. Ce mode de financement,
qui avait quasiment disparu dans les années
Intermédiation :
Ce mode de financement est relativement récent. Des cabinets de consultants, contre commission, servent d’intermédiaires pour trouver des opportunités de financement, notamment en utilisant les niches fiscales (ex : crédit d’impôt allemand, impliquant une association ou une coproduction en fonction de ce qui est le plus intéressant).
Placement de produits :
Les œuvres de fiction, du fait de leur diffusion, représentent
un support sont susceptibles d’intéresser des sociétés industrielles ou de
services, cherchant une promotion, autre que publicitaire, de leurs produits
(ex – James Bond passant de l’Austin Martin à la BMW, « Taxi »,
« Les Visiteurs » et
Ce procédé, très utilisé aux Etats-Unis, est encore relativement marginal en France et surtout réservé aux grosses productions ou aux téléfilms.
3.
Stratégies du
financement d’un film
a-
Constitution
d’un plan de financement
Analyse de deux plans de financement : Karnaval, Breaking the Waves et Aux Petits Bonheurs.
b-
Disponibilité
du financement
Le plan de financement d’un film, en soi, ne suffit pas. Les sources de financement doivent pouvoir faire face aux dépenses de production, qui arrivent très vite (salaires des équipes, acomptes sur location du matériel…). Les modalités de versement des subventions et investissement ne sont pas toujours en phase avec les dépenses.
Il faut donc rendre « disponible » le financement obtenu en sollicitant et négociant des crédits de production. Deux grandes institutions interviennent en la matière :
- Des établissements financiers spécialisés dans le cinéma (Coficine et Cofiloisir) accordent des crédits garantis par les apports financiers du film (pré-achat, subventions…) ;
- L’Institut pour le Financement du Cinéma et des Industries Culturelles (IFCIC) apporte à ces établissement sa garantie, ainsi qu’une expertise du risque encouru.
Les risques à évaluer, pour le remboursement ou non du crédit, sont les suivants :
- risques liés au financement : sous-évaluation du devis, dérive des coûts, détournement de l’objet du crédit ;
- risques liés à la fabrication : incidents de personnes ou de tournage, détérioration du négatif, abandon du projet ;
- risques liés à l’exploitation : retard de livraison, non acceptation du matériel, absence de distribution.
En fonction de l’évaluation des risques, les garanties peuvent être définies:
- cessions de créances, selon la loi « Dailly » : le débiteur paye directement l’établissement financier ;
- nantissement des éléments corporels et incorporels : le laboratoire demande l’autorisation de l’établissement pour chaque mouvement de matériel ;
- cession d’une partie des produits à venir de l’exploitation de l’œuvre.
D’autres crédits existent : de préparation (pour les dépenses avant tournage), à moyen et long terme (nantissement du catalogue de la société pour son développement).
Conclusion - Synthèses :
Sources
et modes d’investissement
|
Source
publique |
Source
privée |
Subvention |
Aides
régionales |
Placement
de produit |
Avance |
Avance
sur recettes Europe
(Media, Eurimages) |
Distributeur |
Investissement |
Aide
automatique |
Coproducteur (français,
étranger, TV) SOFICA |
Préachat |
|
Diffuseur |
Investissement
des films d’initiative française :
|
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
2007 |
2008 |
2010 |
Producteurs
français |
31,2 |
36,7 |
26,8 |
22,7 |
25,6 |
26,7 |
31,9 |
25,8 |
26,7 |
28,8 |
SOFICA |
5,7 |
3,3 |
4,6 |
4,5 |
3,1 |
3,1 |
3,5 |
3,9 |
2,8 |
3,8 |
soutien
automatique |
7,4 |
7,0 |
9,8 |
8,7 |
7,9 |
7,9 |
7,9 |
6,3 |
5,5 |
7,1 |
aides
sélectives |
3,6 |
3,2 |
3,4 |
3,5 |
3,5 |
2,9 |
2,6 |
2,6 |
2,1 |
2,8 |
aides
régionales |
- |
- |
1,0 |
1,1 |
1,2 |
1,3 |
1,5 |
1,6 |
1,8 |
2,0 |
coproductions
TV |
9,0 |
3,7 |
4,6 |
3,8 |
4,3 |
3,8 |
3,3 |
3,8 |
3,2 |
3,7 |
préachats
TV |
31,2 |
32,0 |
29,8 |
26,3 |
28,3 |
25,7 |
25,4 |
26,7 |
24,6 |
28,7 |
à-valoir
distributeurs France |
5,5 |
6,0 |
7,5 |
6,8 |
6,0 |
9,8 |
7,4 |
9,5 |
12,1 |
13,0 |
à-valoir
éditeurs vidéo France |
- |
- |
1,5 |
2,0 |
2,0 |
3,1 |
2,2 |
2,1 |
1,7 |
0,6 |
mandats
étrangers |
- |
- |
- |
5,6 |
6,5 |
5,3 |
4,2 |
8,2 |
12,8 |
1,4 |
apports
étrangers |
6,5 |
8,2 |
11,0 |
14,9 |
11,6 |
10,3 |
10,2 |
9,6 |
6,8 |
8,1 |
Total |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
Source : CNC
Séance 8 :
a-
Principaux
circuits de distribution
Les canaux classiques :
Les canaux « classiques » sont habituellement prévus dans les négociations de partages de recettes. Leurs acteurs interviennent souvent dès le stade du financement d’un film (préachat ou à-valoir).
Salles :
Le cinéma en salles, présentée souvent comme en circuit en déclin, a connu récemment un regain d’activité, 200,93 millions de spectateurs en 2009 (191,36 en, 2008), dont 73,99 pour des films français, grâce à la combinaison des multiplexes, des cartes d’abonnement et de certains films porteurs.
Télévision :
La diffusion de film a la télévision est très encadré (loi du 30/09/86) : 192 longs métrages maximum par mois, dont 144 maximum en prime time. L’offre de films à la télévision a reculé chez les chaînes généralistes en clair, sauf en première partie de soirée. Le circuit s’est diversifié, avec les nouveaux supports (câble, satellite, puis TNT et ADSL), sachant que ceux-ci proposent surtout des films « de catalogue ».
Vidéo :
La vente et location en VHS étaient restées limitées, tandis que celles du DVD avaient explosées (89,1 % du marché en 2009). La tendance générale est un recul de la consommation vidéo (diminution de 8,3 % du CA en 2009, surtout du fait de la concurrence d’internet), une diminution de l’activité de location (1,5 % du CA, notamment à cause du développement du piratage) et un développement des supports haute définition (HD de Toshiba, Blue-Ray de Sony).
Exportation :
Les grandes tendances sont un resserrement du marché de
l’exportation, une plus grande diversité géographique et une demande croissante
de films tournés en anglais. Un succès national au préalable est souvent
nécessaire. La montée en puissance des cinématographies nationales conduisent
les acheteurs internationaux d’être plus sélectifs (scénario original, casting
reconnu, tourné en anglais). Le marché vaut 141,3 M€ en 2009. Les premiers
territoires d’exportation sont l’Allemagne, les USA et territoires anglophones,
puis
Secondaire et dérivé :
Secondaire : marché secondaire par rapport à l’exploitation principale (ex : pour un film de cinéma, il s’agit des exploitations TV, vidéo, non commercial, institutionnel…).
Dérivé : exploitations inspirées du film (édition
littéraire ou graphique, merchandising…).
Les nouveaux débouchés :
Ils sont liés au développement d’Internet et des nouvelles
technologies, notamment
Téléphonie mobile :
Elle peut servir de nouveau support télévisuel ou pour le téléchargement d’images, de sons ou de petits clips. Ce support est encore très peu utilisé pour le cinéma (surtout charme, documentaires animaliers, dessins animés, série TV).
Internet :
Web TV : sites proposant des téléchargements ou du visionnage en streaming.
Forums de partage – Web 2.0 : YouTube, Dailymotion…
Catch up TV : nouveaux service proposé par les diffuseurs, offrant la possibilité de visionner gratuitement des émissions déjà passées à l’antenne.
VOD, PPV : en marge de site d’un éditeur de DVD,
services VOD généraliste/thématiques indépendant ou adossées à groupes. Le
marché est de 82,4 M€ en 2009 (53 M€ en 2008).
b-
La
Chronologie des médias
Les dispositifs de chronologie des médias ont été institués dans
les années 80, au niveau national puis au niveau européen (recommandation du
Conseil de l’Europe en 1987, puis Directive « Télévision sans
Frontière » en 1989), pour protéger les exploitants de salles de cinéma
contre la concurrence de la télévision et des supports enregistrés.
Elle est également un aspect essentiel de la stratégie commerciale des ayants droit, qui la déterminent dans le cadre de conventions :
- accord du 8 janvier 1999 entre le BLIC et les chaînes généralistes en clair sur la diffusion des films à la télévision ;
- décret du 24 novembre 2000 sur la sortie vidéo ;
- arrêté du 12 juillet 2009 : réaménagement de la chronologie des médias, suite à un accord entre exploitants, distributeurs, producteurs, diffuseurs et éditeurs VOD.
Ce dernier arrêté est le résultat de négociations difficile, dans le but de freiner le téléchargement illégal et d’enrayer le déclin des médias traditionnel. Il est très critiqué par certains acteurs (Free, Numericable, Fédération Française des Telecoms, SACD) qui n’ont pas signé l’accord.
Aujourd’hui, la chronologie est la suivante :
Délai |
Mode d’exploitation |
Obtention visa |
Exploitation salle |
4 à 6 mois (4 mois pour ceux qui ont
signé accord de juin 2009) |
Vente et location vidéo Vidéo à la Demande |
9 mois |
Pay Per View |
10 mois |
Canal Plus (TV crypté par abonnement) |
22 mois |
TV en clair coproductrice du film |
36 mois |
TV en clair |
Il se peut, pour des raisons marketing, que les exploitants
décident entre eux d'allonger les délais, surtout quand le film a un succès
important (ex : Le
Fabuleux Destin d'Amélie Poulain). En revanche, les délais
imposés par la chronologie des médias ont un caractère impératif et ne peuvent
être réduits, sous peine de sanctions. Le cas échéant, le CNC peut autoriser, à
titre dérogatoire, une exploitation plus avancée lorsqu’un film n'a pas eu de
succès commercial.
a-
Le Rôle du
distributeur
Statut :
Le distributeur est mandaté par le producteur pour placer le film sur les circuits d’exploitation.
En soi, il ne s’agit pas d’une cession de droits de représentation, puisque ceux-ci restent concédés au producteur. Il peut néanmoins exister des contrats instituant explicitement une cession de droits (ex : les contrats d’édition vidéo peuvent prévoir une cession de droits afin de permettre à l’éditeur de fabriquer son propre master).
Le plus souvent, des mandats distincts sont conclus suivant les modes : distribution salles, édition vidéo, distribution TV France, vente à l’étranger. La stratégie d’un distributeur est généralement de récupérer le plus de droits possibles, pour accompagner le film sur toutes ses exploitations et équilibrer un mode déficitaire (ex : la distribution en salles doit supporter des frais de promotion et publicité disproportionnées par rapport aux recettes).
Mandat de distribution :
Dans la négociation d’un mandat, il est important de rester vigilant sur certains points :
Détail des modes et territoires :
Le plan de financement doit être pris en compte, notamment les droits réservés (coproduction internationale, préachat).
Durée :
Elle est généralement de 1 à 3 ans avec reconduction soit tacite (annuelle ou durée équivalente) soit négociable.
Il peut exister une clause de sell-off, prévoyant la possibilité de faire des cessions dont la durée excède les droits mandatés. Cette clause permet au distributeur de ne pas s’interdire des ventes en fin de mandat ou d’écouler ses stocks. Il serait maladroit de l’interdire, puisque du chiffre d’affaires peut être généré, mais le producteur doit garder la main dessus (ex : accord préalable à toutes cessions).
Rémunération :
Le distributeur se rémunère avec une commission qui varie selon les modes :
- Cinéma, TV, export : 25 à 30% ;
- vidéo : redevances de 5 à 10%, (soit une commission de 90 à 95%).
Le distributeur peut verser une sous-commission à un agent ou un sous-distributeur. Il vaut mieux le prévoir dans le mandat.
Enfin, le distributeur peut verser un minimum garanti, en avance sur les futures recettes nettes. Ce MG entre souvent dans le plan de financement et peut rendre difficile la dénonciation du mandat, tant qu’il n’est pas récupéré.
Calcul de l’assiette de reversement :
Recettes Nettes Distributeur = recettes brutes – commission – frais déductibles.
Les frais déductibles sont ceux liés à la distribution : matériel (copies, doublage, sous-titrage), promotion (publicité, affiches), autres (transport, assurances, taxes, censure…).
10 premiers distributeurs en 2009 :
|
Part de marché |
Films distribués |
Dont films nouveaux |
20th Century Fox |
12,3 |
99 |
19 |
Warner Bros France |
9,4 |
158 |
12 |
Pathé Distribution |
7,9 |
167 |
17 |
Sony Pictures Releasing |
7,7 |
174 |
18 |
Buena Vista International |
7,5 |
138 |
13 |
SND |
6,3 |
52 |
16 |
TF1 International / UGC Distribution |
5,7 |
147 |
22 |
Mars Distribution |
5,0 |
41 |
20 |
StudioCanal |
4,9 |
117 |
16 |
Metropolitan Film Export |
4,9 |
137 |
30 |
Source : CNC
b-
Les aides à
la distribution
Principales aides du CNC :
Aides sélectives à la distribution de films inédits :
- Aide sélective film par film : finance au maximum 50% des dépenses de promotion et d’édition, pour un budget qui ne doit pas dépasser 450.000 € ;
- Aides spécifiques aux premiers films d’avance sur recettes : finance au maximum 50% des dépenses de promotion et d’édition, avec une aide minimale acquise de 15.500 €. Si le distributeur bénéficie par ailleurs d’une aide au programme (voir plus bas), le film aidé peut être inclus dans le nombre de films aidés au programme ;
- Aide aux films de court métrage : mêmes conditions que pour les longs métrages.
- Aide au distributeur pour un programme de sorties de films :
· aide à la sortie d'un programme annuel de films
·
aide aux dépenses de structure pour le
fonctionnement de la société (maximum 33 000 € par société et par an).
Autres aides sélectives :
- Aide à la distribution de films jeune public ;
- Aide aux cinématographies peu diffusées ;
- Aide aux films de répertoire.
Soutien automatique à la distribution :
Après délivrance de l’agrément de production, les films français ou de coproduction franco-étrangère peuvent devenir générateurs de soutien financier au profit de leur distributeur.
Bénéficiaire : Distributeur ayant la responsabilité effective des opérations de distribution (pas de possibilité de co-distribution).
Conditions d’accès :
- des avances ont été consenties par le distributeur (minimum garanti, avance sur les frais d’édition) ;
- ces avances sont exclusivement remboursables sur les recettes d’exploitation du film ;
- un mandat de distribution prévoyant ces clauses soit établi et déposé au RPCA.
Calcul du soutien :
Soutien généré = Nombre entrées x TSA x Taux proportionnels
Recettes du film |
Taux proportionnel |
<= 1 164 000 € |
140% |
> 1 164 000 € <= 3 317 400 € |
25% |
> 3 317 400 € <= 5 820 000 € |
15% |
Durée du calcul : 5 ans à compter de la première représentation publique.
Délai de réinvestissement : 4 ans à compter du premier jour du calcul.
Aide
de Canal Plus :
Canal Plus propose une aide aux distributeurs de films.
Conditions de l’aide :
- délivrance de l’agrément du CNC (investissements/ production) ;
- part française : minimum 30% ;
- sortie en première exclusivité sur le territoire français, sur 5 à 200 copies ;
-
frais de sortie : 45 000 € minimum.
Une dérogation est possible, si le film est sorti sur moins de 5 copies et/ou pour des frais d’édition inférieurs à 45 000 euros.
Calcul aide :
L’aide est calculée sous la forme d’un pourcentage sur les frais d’édition, avec un double plafond :
- 50% des frais de sorties réels ;
- 61 000 € par film.
Dans les faits, la somme se situe généralement autour de 40% des dépenses recouvrables.
Si le film n’est pas d’expression originale française, l’aide est minorée de 25%.
Versement de l’aide :
- Premier versement sur devis (50%) ;
- Deuxième versement sur coûts définitifs (40%) ;
-
Solde à la prise en compte des sommes reçues, du nombre
de films et du montant dû à chaque film.
Soutiens européens (pour la
distribution des films non nationaux) :
Media :
-
Soutien automatique
Destinataires :
Distributeur européen ayant déjà distribué au moins une œuvre européenne non-nationale.
Œuvre européenne récente (fiction, animation ou documentaire) de plus de 60 minutes.
Etapes :
-
Soutien sélectif
Destinataires :
Groupement d'au moins 5 à 7 sociétés européennes de pays participant au programme MEDIA qui assurent la distribution d'un film européen non national au sein de leur territoire de distribution.
Film européen non national récent (fiction, animation ou documentaire) de plus de 60 minutes, produit majoritairement par des producteurs établis dans les Etats participant au Programme MEDIA. Budget de production : maximum 15 millions d'euros.
Etapes :
Montant de l’aide : maximum 50% des coûts éligibles de promotion, distribution, doublage, sous-titrage et distribution numérique, (plafond : 150 000 € par film distribué).
-
Soutien aux mandataires de vente :
Destinataires :
Société européenne agissant en tant que mandataire auprès des acheteurs potentiels, en dehors des territoires de production, dans au moins 10 pays participant au programme MEDIA.
Œuvres européennes récentes (fiction, animation ou documentaire) de plus de 60 minutes.
Modalités de versement :
Pour devenir effectif, ce soutien
doit être réinvesti sur un an dans des minima garantis ou dans des frais de
promotion.
Eurimages :
Soutien aux distributeurs des États membres qui ne peuvent bénéficier du soutien octroyée par Media : Bosnie-Herzégovine, Serbie, Macédoine et Turquie. Les distributeurs de tous les États membres peuvent demander une aide pour la distribution de films provenant de ces États.
Aide accordée pour couvrir les dépenses relatives aux coûts
de distribution. (maximum 50 % de ces dépenses, plafond de 8 000 €).
a-
Développement
du marketing du film
Le Marketing et la promotion du film :
Les évolutions concomitantes du raccourcissement de la durée de vie du film en salle et de l’inflation du nombre de copies par film placent le marketing au cœur du système de rentabilité.
En dix ans, les dépenses marketing ont doublé et provoquent des contraintes budgétaires de plus en plus lourdes.
NB : dans la distribution, il faut
distinguer :
-
frais d’édition : laboratoire, copies, publicité
et promotion (achat d’espace publicitaire, fabrication de matériel
publicitaire, divers presse) - 116,4 M€ en 2008 (dont 78,49 M€ pour la
publicité et promotion), soit 9,9 % du coût définitif d’un film ;
-
dépenses de promotion : campagnes (opérations et
partenariats) en affichages, presse, cinéma, radio, TV, internet et
« lieux tactiques » (voitures, bistrots…) – 531 M€ en 2009.
On constate également une importance croissante de la part des nouveaux medias dans les actions de marketing : site dédié au film, teasers sur les réseaux sociaux, jeux flash…
But du marketing :
Faire connaître le film et trouver son public. Chercher à atteindre un public plus large que celui habitué à une certaine catégorie de film a souvent un effet inverse à celui recherché.
(Ex : Trahir :
histoire d’un poète roumain amené à travailler pour
Intervenants :
Attaché de presse : fait connaître le film auprès de la presse (avant première, dossier de presse)
Agence de communication : s’occupe de la promotion (campagne d’affichage, partenariats).
Autres intervenants : les participants au film (réalisateur, comédiens) peuvent participer à la promotion.
Types de marketing :
Marketing de la demande : destiné au secteur d’exploitation.
Marketing relationnel : destiné aux professionnels.
Marketing de l’offre : centré sur le film.
Etapes de campagne se sortie de film :
La présentation de la conception de la campagne de sortie du film dans ses différentes étapes permet une réflexion sur les stratégies marketing en fonction de la nature des films.
Etapes |
Evénements |
Documents |
Tournage |
Premières préventes |
Scripts français/anglais Photos de plateau Photos d’agence Dossier de presse |
Post-production |
Festivals et Marchés |
Book photos Fiches techniques et artistiques Synopsis Bande promo Brochures |
Finition |
Campagne France |
Film annonce Affiches |
Sortie France |
Début des ventes Festivals |
|
Sorties internationales |
Campagne internationale |
Disponibilité des intervenants (réalisateur, acteurs, producteur) |
b-
Les
Associations de promotions à l’international
Unifrance Film :
Unifrance est une association, sous tutelle du CNC, créée en 1949, chargée d’assurer la promotion des films français à l’international. Elle compte près de 600 adhérents, producteurs de longs et de courts métrages, exportateurs, réalisateurs, comédiens, auteurs (scénaristes) et agents artistiques.
Missions :
- outils d’études des marchés internationaux et de leur évolution ;
- accompagnement des films français sur les marchés et festivals internationaux ;
- organisation de manifestations dédiées au cinéma français :
· Rendez-vous avec le cinéma français à Paris, à Londres, à New York ;
· Festival du Film Français de Budapest, au Japon, en Russie ;
· Festival international du film de Locarno...)
- organisation de festivals du cinéma français avec le soutien du Ministère des Affaires Etrangères :
· Festival du Film Francophone d'Athènes ;
· Festival du film français de Richmond ;
· Festival du Cinéma Français de Prague …
-
suivi des sorties commerciales des films à l'étranger.
TV France International :
TVFI est une association regroupant environ 150 exportateurs français (producteurs, distributeurs, filiales de distribution des chaînes).
Sa mission est de promouvoir les ventes de
programmes français à l’étranger et faciliter les coproductions internationales.
Elle est soutenue par le CNC, le Ministère des Affaires Etrangères et
Activités :
- le Rendez-vous : marché et visionnage de programmes français accueillant plus de 220 acheteurs étrangers ;
- stands ombrelles sur la plupart des grands marchés de programme (MIP, MIPCOM, Sunny Side of the Doc...) ;
- opérations de promotion ciblées sur les opérateurs d’un pays ou d’une région (Rendez-vous de Tokyo, Dubaï, Rio, Madrid, Moscou ...) ;
- site Internet (www.tvfrance-intl.com) assurant l’offre de programmes français : 22 000 programmes issus de tous les catalogues français.
a- Le parc des salles en France
Marché des salles :
En 2009 : 5 470 salles de cinéma actives
…regroupées dans 2 061 établissements…
… dont 174 multiplexes actifs
Ouverture moyenne de 11 écrans par mois en 2007, contre 21 en 2001
Les multiplexes concentrent plus de la moitié de la fréquentation 57,1 % des entrées réalisées en 2009 (54,6 % en 2008).
Le secteur de l’exploitation est peu concentré. Trois
entreprises dominent le marché :
-
Euro Palaces (GIE de Pathé et Gaumont) : 13,6 % du
parc national ;
-
CGR : 6,9 % du parc national ;
-
UGC : 6,8 % du parc national
Définitions :
Salle active : au moins
une projection ayant donné lieu à une déclaration de recettes au CNC.
Multiplexe : pas de
définition juridique. Conditions : autorisation de la commission
départementale d’équipement commercial (CDEC). La notion de multiplexe recouvre
ainsi des réalités économiques qui peuvent être très contrastées.
Cinéma numérique :
Le D-cinéma (pour digital cinéma), se réfère à la production et à la diffusion d'œuvres cinématographiques sous un format numérique. Les films peuvent être distribués sur support physique (disque dur...), satellite ou sur réseau privé virtuel (VPN). Ils sont projetés au moyen d'un projecteur numérique spécial (résolution minimum : 2K pixels par ligne).
Avantages :
- Baisse des coûts de fabrication (copie 35 mm : 800 à 1 000 €, fichier numérique : 200 à 300 €) ;
- Plus grande souplesse de programmation ;
- Films « difficiles » mieux exposés dans les salles, peuvent toucher un public plus large.
Risques :
- Accroissement du risque d’éviction au profit des « blockbusters » qui vont profiter de la quasi nullité des coûts de transport pour monopoliser les salles plus modestes ;
- Accélération de la valse des films à l’affiche, au détriment des films les moins performants ;
- Concurrence des matchs et opéras diffusés en 3D.
Fin janvier 2010, 298 établissements disposent d’un équipement de projection numérique (136 en 2008, 39 en 2007).
Programmation
des films :
Lorsqu’elle n’est pas assurée directement par les exploitants, la programmation de salles, peut être effectuée par un groupement ou une entente de programmation.
Les groupements et ententes de programmation sont soumis à
un agrément délivré par le CNC dont l'octroi dépend d'engagements de
programmation (engagements sur la diversité des oeuvres ou sur des relations
avec des distributeurs indépendants). Les entreprises d'envergure nationale qui
se programment elles-mêmes doivent fournir au CNC des engagements de
programmation similaires.
Comme l’exploitation, la
programmation des salles n’est pas une activité concentrée. EuroPalaces
programme le plus grand nombre d’écrans.
b-
Les revenus
de l’exploitant
Rappel : composition d’un ticket de cinéma.
Composants |
Taux moyens |
Taux en 2009 |
SACEM |
1% |
1,27% |
TVA |
5,5% |
5,3% |
TSA |
10,72% (16,08% film X) |
10,72% |
Part distributeur |
~ 40% |
38,26% |
Part exploitant |
~ 40% |
44,45% |
Les exploitants déclarent chaque semaine les recettes de
leurs salles au CNC, par le moyen d’un Bordereau
de recettes (titre du film, nombre
de séances programmées, entrées et recettes réalisées).
Les Formules d’abonnement :
Initiée le 29 mars 2000 par UGC, cette formule permet aux abonnés d'avoir un accès illimité aux salles de cinéma, sur l'ensemble du territoire, moyennant le versement de frais de dossier et d’une mensualité.
Cette initiative commerciale constituait l'une des réponses apportées à la multiplication des modes d'exploitation des films hors salles de cinéma.
Principales formules (il y en a d’autres) :
- UGC illimitées (UGC, MK2) ;
- Carte Le Pass (Pathé, Gaumont, Ciné Classic).
Les formules d’abonnement couvrent, en moyenne, 23% du parc national.
Problèmes soulevés :
- Manque à gagner pour les ayants droit : introduction d’un prix de référence (5,03 € aujourd’hui), servant de base de calcul pour la rémunération des distributeurs et des ayants droit ;
- Concurrence déloyale pour les exploitants indépendants : obligation, pour les émetteurs d'une formule d'abonnement à y associer les exploitants indépendants qui le souhaitent.
Conditions :
·
émetteurs d'une
formule d'abonnement réalisent au moins 25% des recettes dans une zone
d'attraction ou plus de 3% au niveau national ;
·
exploitants
indépendants réalisent moins de 25% des recettes dans cette même zone et moins
de 0,5 % des recettes au niveau national.
Recettes annexes :
Les multiplexes axent leur politique actuelle sur la vente de produits annexes (nourriture, boisson, jeux vidéo) et de recettes publicitaires.
Cette politique est due au fait que les charges de personnel et maintenance sont élevées et que la plupart des multiplexes et des salles modernisées entre 1983 et 2003 sont encore en amortissement.
c-
Aides à
l’exploitation
Aide sélective à la création et modernisation des salles :
Cette aide est accordée prioritairement aux zones
insuffisamment équipées (secteurs ruraux, périphérie des grandes villes, parc
de salles Art et essai).
Critères :
- intérêt du projet (cinématographique et de marché) ;
- utilité sociale et rôle dans la desserte du territoire ;
- qualité de l'aménagement ;
- investissement (montant, équilibre financier) ;
- qualité de l'animation et des orientations culturelles ;
-
participations des collectivités territoriales
Le montant alloué est apprécié au cas par cas de ces critères.
Aide
aux salles maintenant une programmation difficile :
Cette aide est réservée aux salles implantées à Paris, dans les communes de plus de 200 000 habitants, ou ayant réalisé plus de 1 500 000 entrées durant l’année précédente.
Critères :
- qualité, diversité, prise de risque de la programmation et difficultés d'accès au film (50 points),
- conditions d'accueil et de confort de la salle et qualités techniques de projection (20 points),
- actions d'animation mises en oeuvre pour renforcer l'identité de l'établissement et fidéliser le public (15 points),
-
situation financière de la salle par l'analyse des
conditions de l'équilibre financier et des efforts d'amélioration faits par
cette dernière (15 points).
La salle doit comptabiliser un minimum de 50 points pour être éligible à la procédure.
Aide à
la numérisation des salles :
Cette aide s'adresse
prioritairement aux établissements, de un à trois écrans, qui ne sont pas, du
fait de leur programmation, susceptibles de générer suffisamment de
contributions des distributeurs pour couvrir au moins 75% du coût de leurs
investissements.
Critères :
- ne pas appartenir à un circuit de plus de 50 écrans,
- activité d’au moins 5 séances hebdomadaires et salles fixes,
- de 1 à 3 écrans,
-
insuffisance de financement par les contributions des
distributeurs.
Les dépenses éligibles à cette aide sont les équipements de projection et les frais afférents à leur installation (éventuellement les travaux de gros œuvre rendus nécessaires par la transition numérique peuvent être pris en compte).
Double plafond :
- 74 000 € par écran,
- 10 000 € par établissement.
Réseau Europa Cinéma :
Créé en 1992, grâce au financement du Programme MEDIA et du
CNC, EUROPA CINEMAS est devenu le premier réseau de salles de cinéma à
programmation majoritairement européenne. Il apporte un soutien financier aux
salles qui s'engagent à programmer un nombre significatif de films européens
non nationaux et à mettre en place des actions d'animation et de promotion de
films européens en direction du jeune public.
Grâce au soutien complémentaire d'Eurimages et
du Ministère français des Affaires étrangères et européennes, l'action d'EUROPA
CINEMAS s'étend aux pays d'Europe centrale et orientale.
Grâce au financement du programme Euromed Audiovisuel de l'Union européenne, le
réseau s'est implanté dans 12 pays de la Méditerranée avec un soutien à la
distribution et à l'exploitation d'œuvres européennes et méditerranéennes.
Séance 9 : Le Paysage Audiovisuel français
Introduction : Le
double rôle de la télévision : informer et divertir.
La création de la télévision, et sa généralisation à partir
des années
De ce fait, la plupart des programmes de télévision trouvent leurs origines au cinéma ou à la radio.
- journal télévisé : actualités Gaumont ou Pathé ;
- émissions de flux : émissions de radio (ex : « Star Académie » est la version actualisée des émissions de « radio-crochet ») ;
- documentaire : le premier film de l’histoire du cinéma est un documentaire ;
- fictions : tous les formats télévisuels ont été créés au cinéma (ex : les films de Lubitsch sont les premières « situation comedies » ou sitcoms, les séries viennent du cinéma muet avec les serials de Louis Gasnier ou Louis Feuillade…).
Le double rôle de la télévision : informer et divertir.
Par cette double filiation de la radio et du cinéma, la télévision, les programmes télévisuels obéissent à deux logiques différentes, dont la frontière n’est pas toujours nette.
On distingue ainsi deux catégories de médias :
- médias d’information : magazines culturels ou d’information, actualités télévisées, débats… ;
- médias de divertissement : fictions, jeux, sketches, clips musicaux…
a-
Les
directives européennes
L’Union européenne a cherché à harmoniser les règles de diffusion et de programmation des télévision de l’Union Européenne avec la directive 89/552/CEE « Télévision sans frontière ». Adoptée le 3 octobre 1989, elle a été révisée deux fois, en 1997, puis en 2007, pour moderniser les dispositions initiales et alléger les réglementations.
Objectifs de la directive :
Les buts poursuivis sont les suivants :
- assurer la libre circulation des services de radiodiffusion au sein du marché intérieur et préserver des objectifs d'intérêt public : diversité culturelle, droit de réponse, protection des consommateurs et des mineurs ;
- promouvoir la circulation des programmes audiovisuels européens en leur assurant une place majoritaire dans la grille des programmes des chaînes de télévision ;
- révision 2007 : prendre en compte de l'évolution technologique et commerciale en distinguant notamment les services «linéaires» (télévision traditionnelle, Internet, téléphonie mobile) et «non linéaires» (à la demande).
Principales
dispositions de la directive :
Quotas de diffusion et de production :
- proportion majoritaire du temps de diffusion réservée à des œuvres européennes par les diffuseurs (hors informations, manifestations sportives, jeux, publicité, télétexte ou télé-achat) ;
-
au moins 10 % du temps d'antenne ou 10 % du budget de
programmation réservé à des œuvres européennes émanant de producteurs
indépendants.
Publicité télévisée et parrainage :
- (révision 2007) : limite horaire de 12 minutes, interdiction d’interrompre plus d’une fois par tranche de 30 minutes les films, les émissions pour enfants et les programmes d’actualité et d’information ;
- considérations éthiques : encadrement de la publicité destinées aux enfants ou pour les boissons alcoolisées, interdiction des techniques subliminales (révision 2007), interdiction pour le tabac et les médicaments sur prescription médicale ;
- parrainage admis, à condition de respecter certaines règles (pas porter atteinte à l'indépendance éditoriale, pas inciter à l'achat des produits ou services du parrain, pas parrainer les journaux télévisés et les émissions politique) ;
- télé-achat (révision 1997) : mêmes règles que celles qui encadrent la publicité, 8 fenêtres maximum par jour pour une durée de 15 minutes à 3 heures;
-
placement de produit (révision 2007) interdit sauf dans les films,
téléfilms, séries TV, programmes sportifs et de divertissement, ou en cas
seulement de fourniture gratuite de certains biens ou services (accessoires de
production, lots) pour leur inclusion dans un programme. Il reste interdit
dans les émissions d’information et d’actualité, les documentaires et les
programmes pour enfants.
Protection des mineurs :
- interdiction des programmes à caractère pornographique ou d'une violence extrême ;
- interdiction de l’incitation à la haine (révision 2007) ;
- autres programmes susceptibles de nuire aux mineurs : encadrement par le choix de l'horaire ou par des mesures techniques de protection ;
- avertissement acoustique ou identifiés par un symbole visuel (révision 1997).
Règles spécifiques aux services non
linéaires (révision 2007) :
-
protection des mineurs : contenus pouvant nuire
gravement à l’épanouissement des mineurs mis à la disposition du public que
dans des conditions telles que ceux-ci ne puissent normalement entendre ou voir
ces services ;
-
diversité culturelle : promotion et accès aux
œuvres européennes (contribution financière, acquisition de droits, place
substantielle réservée dans les catalogues).
Autres dispositions (non exhaustif) :
-
Evénements d'importance majeure pour la société (ex :
événements sportifs - révision 1997) : chaque État membre peut établir une
liste d'événements devant être diffusés en clair, même en cas de droits
exclusifs ;
-
Droit de réponse : accordé dans le cas où les
droits légitimes d'une personne ont été lésés suite à une allégation incorrecte
faite au cours d'une émission ;
- Principe de juridiction : en fonction du lieu du siège social effectif et de celui où les décisions de programmation sont prises ;
b-
Le cadre
national
Une autorité indépendante : le rôle du CSA :
Créé en 1989, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel succède
à
Le CSA est une Autorité Administrative Indépendante. Son rôle est de garantir l'exercice de la liberté de communication audiovisuelle dans les conditions définies par la loi du 30 septembre 1986.
Il est composé d’un collège de neuf membres
(les Conseillers), dont trois sont désignés par le Président de
Principales missions :
Rend des avis |
Sur la nomination des présidents des télévisions et des radios publiques (institué par la loi de 2009, avant, il les nommait). |
Sur les projets de loi et de décrets qui concernent l'audiovisuel. |
|
Délivre des autorisations : |
Aux stations de radio, télévisions locales, chaînes du câble et satellite, Internet, ADSL, etc. |
Attribution des fréquences destinées à la radio et à la télévision, selon un système de conventions. |
|
Contrôle : |
Respect du pluralisme politique et syndical sur les antennes (respect du temps de parole). |
Respect par tous les diffuseurs des lois et de la réglementation en vigueur, Pouvoir de sanction : suspension, réduction / retrait d’autorisation, amende, demande au Conseil d’Etat de faire cesser la diffusion. |
|
Autres : |
Compétent pour les problèmes de réception que peuvent rencontrer les auditeurs et les téléspectateurs. |
Organise les campagnes officielles radiotélévisées des différentes élections (présidentielles, législatives, etc.) |
La supervision de l’audiovisuel public – la DDM :
Créé le 3 novembre 2000, en succession du Service Juridique
et Technique de l’Information et de la Communication (SJTIC), la Direction du Développement
des Médias (DDM) est un service du Premier Ministre mis à disposition du
Ministère de la Culture et de
3 missions :
·
modernisation de la tutelle des entreprises de
l’audiovisuel public ;
·
adaptation du système des aides publiques
destinées à la presse écrite et à son développement dans le multimédia ;
· préparation des évolutions nécessaires de la réglementation en matière de liberté de la presse, de communication et de services en ligne. Cette action s’inscrit de manière croissante dans un environnement de dimension européenne et internationale.
a-
Diffuseurs :
panorama des réseaux
Depuis 5 à 10 ans, la diffusion télévisuelle connaît un grand bouleversement, notamment sous l’effet des nouvelles technologies. On est passé de quelques grandes chaînes puissantes avec des ressources abondantes à un grand nombre de diffuseurs et/ou de canaux avec des moyens et une audience modestes.
Les acteurs doivent donc adapter leurs stratégies. Les chaînes cherchent à être présentes sur tous les réseaux et visibles sur ceux-ci (cf. contentieux entre Virgin 17 et Canal Satellite pour être présente sur le 17ème canal). Les opérateurs cherchent à nouer des partenariats et à proposer de nouveaux services (notamment en VOD).
Du hertzien analogique au hertzien numérique ;
La télévision analogique comprend, avant sa disparition prévue en 2011, 6 canaux : 3 publics (France 2, France 3, France 5-Arte) et 3 privées (TF1, Canal Plus, M6).
Pour la plupart, les chaînes hertziennes analogiques diffusent le même programme sur tout le territoire métropolitain. France 3, chaîne à vocation régionale, propose à ses téléspectateurs des décrochages régionaux ou locaux (essentiellement des journaux télévisés et des magazines), ainsi que des émissions en langue régionale. M6 propose dans certaines villes un journal local en début de soirée.
Câble :
Le câble est reçu par 2,5 millions de foyers et représente 20% du parc des télévisions domestiques. L’absence de croissance depuis 1998, et le coût élevé des infrastructures expliquent la situation de monopole du marché.
Numéricable, né de la fusion entre Noos et NC Numéricable en juillet 2007, est désormais l'unique opérateur de télévision par câble en France. Il a procédé depuis 2007 à de nouveaux investissements dans la fibre optique afin de fournir du très haut débit.
Les chaînes de télévision distribuées gratuitement sur le câble sont:
- les chaînes hertziennes (obligation de reprise imposée par le CSA) ;
- les chaînes locales et frontalières ;
-
des chaînes de service (ex : mosaïque sur Numéricable).
Satellite :
La télévision par satellite connaît une croissance moyenne de 12%. La diffusion analogique disparaît progressivement au profit du numérique.
Les deux principaux bouquets de télévision par satellite, CanalSat
(Groupe Canal Plus) et anciennement TPS (Groupe TF1
et Groupe M6),
ont fusionné courant 2006 pour créer la plate-forme Nouveau
Canalsat.
France Telecom/Orange édite un bouquet satellite depuis le 3 juillet
2008: La TV
d'Orange.
AB Groupe, après la fusion entre CanalSat et
TPS, a lancé un bouquet plus modeste : Bis
TV.
TV locales :
Depuis 1987, le septième réseau de télévision analogique hertzien est attribué dans certaines villes ou régions à des chaînes locales publiques ou privées.
Exemples de télévisions régionales occupant ce canal par région :
- TMC (de Menton à Montpellier, depuis 1954),
- RTL9 (Metz, Nancy et Épinal, depuis 1955),
- TV8 Mont-Blanc (Pays de Savoie),
-
La chaîne Marseille (Marseille).
La plupart de ces chaînes ont un équilibre économique très fragile, du fait de leur accès limité au marché publicitaire (cf. reprise de LCM en 2009).
Dans les DOM TOM, des chaînes de télévision publiques destinées aux départements et territoires d'outre-mer sont éditées par le réseau RFO :
- France Ô : chaîne par satellite, reprise sur la TNT, diffusée en Métropole pour permettre aux "Domiens" d'avoir une fenêtre sur leurs régions ;
-
Télé Pays (1964) : chaîne publique du réseau RFO, qui prend le nom du
DOM-TOM dans lequel elle est diffusée (ex : Télé Réunion à
- Tempo (1983) : chaîne publique qui reprend les programmes des chaînes publiques du groupe France télévisions et d’ARTE ;
- chaîne privée en fonction des territoires (ATV en Martinique, Canal 10 en Guadeloupe, ACG en Guyane, Antenne Réunion à la Réunion, TNTV en Polynésie).
TV à l’export :
Dans le cadre de la politique audiovisuelle extérieure de la France, plusieurs chaînes ont été créées :
- TV5 : créée en 1984, devenue TV5 Monde depuis janvier 2006. C’est une chaîne internationale francophone qui rediffuse dans le monde certains programmes des chaînes publiques partenaires (françaises, suisses, belges et canadiennes) ;
- CFI : banque de programmes destinée aux pays « émergents ». Elle a aussi un rôle de consultants auprès des télévisions partenaires.
-
France 24 : voulue par le Président Chirac,
Le groupe Canal Plus a également un opérateur pour l’étranger, Canal Overseas, présent dans l'outremer français, en Pologne et en Afrique (par le bien de sa filiale Canal Overseas Africa).
TV par ADSL :
Le marché connaît une croissance moyenne de 20%.
Avantages : facilité d’installation, large choix de chaînes.
Inconvénients : limitation géographique (la distance
avec le central téléphonique doit être de
Parmi les principaux services de télévision par ADSL en France, on peut citer :
- Groupe Iliad (Free) : Freebox TV, lancé le 1er décembre 2003, Alice TV.
- France Télécom : Ma Ligne TV devenu Orange TV en juin 2006, en partenariat avec TPS et CanalSat ;
- Neuf TV : Neuf Télécom et Cegetel, en partenariat avec CanalSat.
Avenir de
En avril 2010, 16 chaînes (13 privées et 3 publiques) ont reçu une autorisation de diffusion. Ces chaînes ont choisi un opérateur commun (Mobmux, filiale de TDF). Elles doivent maintenant définir les conditions techniques et financières de communication.
Ce modèle a mis du temps à s’installer (comme
b-
Producteurs
Critères méthodologiques :
Pour apprécier le secteur de la production télévisuelle, il faut tenir compte de deux particularités :
- On ne raisonne pas en films, mais en heures de programmes : la variété qui existe dans le cinéma, d’un film à l’autre, est amplifiée en télévision par la variété des formats (unitaire de 52 ou 90 minutes, série…) et des genres ou sous-genres (documentaires, magazine, sitcoms, fiction lourde…). La référence en heures de programmes est donc le dénominateur commun le plus pratique.
-
On distingue habituellement la production
audiovisuelle
aidée (fiction, documentaire, magazine
d’intérêt culturel, animation,
recréation ou captation de spectacle vivant) de la production
audiovisuelle non
aidée (émissions de plateau, d’information ou
d’actualité,
« télé-crochet »,
télé-réalité) par le CNC, et pour lesquels
il est
difficile de trouver des données chiffrées. Cette
différenciation se rapporte à
celle qui existe entre une œuvre et un flux (voir Introduction).
Panorama du secteur :
Pour la seule production audiovisuelle aidée, on compte 753 entreprises de production en 2009 (770 en 2008), dont 71 (9,9%) produisent la moitié des heures aidées (4 249 heures au total en 2009, 3 985 en 2008).
On distingue deux catégories de producteurs : les producteurs indépendants ou dépendants d’un éditeur de service de télévision.
D’après le décret du 9 juillet 2001, deux critères permettent de définir les producteurs indépendants :
- par rapport à l’œuvre : les droits n’ont pas été acquis pour plus d’une diffusion en exclusivité, sur une période maximale de 18 mois, le producteur n’a pas réalisé plus de 80% de son volume horaire cumulé de production audiovisuelle (ou son CA cumulé) avec le même éditeur ;
- par rapport à l’entreprise : le diffuseur ne détient pas plus de 15% du capital du producteur (et vice-versa).
En ne retenant que le second critère (pas de liens capitalistiques avec un diffuseur), on peut retenir les groupes suivants :
Groupes indépendants :
- Carrère Groupe : Arsenal Associés, Arsenal Productions, Belleville Production, Bleu Iroise, Carrère Films, Carrère Group, Dajma, Dune, Ego Productions, Kaliste Productions, les Armateurs, les Auteurs Associés, Made in PM, PM Films, PM Holding, PMP, Production Tony Comiti, Scarlett Production, Septembre Productions;
- Endemol Développement : Endemol Fiction, la Boîte 2 Prod ;
- Gaumont : Alphanim, Leonis Productions ;
- Groupe Dargaud : Dargaud Marina, Dupuis Audiovisuel, Ellipsanime ;
- Iris : Flach Film ;
- JLA : A Prime Group, Exilène Films, JLA Créations, JLA Productions, Serial Producteurs, VAB ;
- Marathon Group : Adventure Line Productions, Et Associés, Gétévé, KM, Marathon, Marathon Animation, Télé Images Créations, Télé Images Kids, Télé Images Nature, Télé Images Studio ;
-
Telfrance : Barjac Production, Blue Spirit Animation,
Boxeur de Lune Production, Neria Productions, Telecip, Telecip Productions,
Telfrance, Telfrance Série.
Groupes liés à un diffuseur :
- France Télévisions : MFP Multimédia France Production ;
- Groupe AB : AB Productions, BFC Productions, Expand Drama, Raphaël Films, Via Productions ;
- Lagardère : Angel Productions, Ango Productions, Aubes Production, DEMD Productions, GMT Productions, Image & Compagnie, Léo Vision, Maximal Productions, Merlin Productions, Phare Ouest Productions, Sam et Compagnie, Timoon Animation ;
- M6 : C Productions, M6 Studios ;
- Groupe TF1 : Alma Productions, TF1 Productions, TF1 International, Tout Audiovisuel Production (TAP), Yagan Productions.
5 premiers producteurs en 2009, selon les genres :
Fiction :
Rang |
Société |
Groupe |
Heures |
Part |
1 |
Telfrance Série |
Telfrance |
68 h |
9,0 % |
2 |
TF1 Productions |
TF1 |
47 h |
6,2 % |
3 |
Rendez-Vous Productions |
Indépendant |
43 h |
5,8 % |
4 |
GMT Productions |
Lagardère |
41 h |
5,5 % |
5 |
Marathon |
Marathon |
29 h |
3,8 % |
Animation :
Rang |
Société |
Groupe |
Heures |
Part |
1 |
Marathon Media |
Marathon |
31 h |
8,9 % |
2 |
Alphanim |
Gaumont |
31 h |
8,9 % |
3 |
Ellipsanime |
Indépendant |
25 h |
7,2 % |
4 |
Futurikon |
Indépendant |
23 h |
6,5 % |
5 |
Method Animation |
Indépendant |
21 h |
5,9 % |
Documentaire :
Rang |
Société |
Groupe |
Heures |
Part |
1 |
PDJ Productions |
Indépendant |
60 h |
2,7 % |
2 |
PMP Productions |
Carrère |
47 h |
2,1 % |
3 |
Chabalier & Associated Press |
Indépendant |
45 h |
2,0 % |
4 |
Gédéon Programmes |
Indépendant |
44 h |
2,0 % |
5 |
TF1 Productions |
TF1 |
41 h |
1,8 % |
Séance 10 : Fonctionnement du secteur télévisuel
Le secteur télévisuel comprend principalement deux marchés avec des modèles économiques différents : celui des diffuseurs (éditeurs de chaînes, opérateurs…) et celui des producteurs (fournisseurs de contenus en œuvres ou émissions de flux).
a-
Le poids du
secteur public
France Télévision :
Avec la loi de 2009, elle est passée du
statut de groupe à celui de une société unique avec différentes antennes.
Quatre chaînes nationales métropolitaines
et un réseau d’Outre-mer :
-
France
2 : programmation généraliste diversifiée (fiction, information
nationale et internationale, sport, divertissement) ;
-
France
3 : chaîne généraliste, avec un objectif de proximité, via un réseau de
rédactions d’information régionale et des plages de programmation locale ;
-
France
5 : chaîne à vocation éducative et sociale ;
-
France
4 (ex Festival) : chaîne gratuite de la TNT, destinée aux 15-34 ans (divertissement,
culture, événements en direct).
-
RFO :
acteur public spécifique (radio, TV) pour les territoires et départements
français d’outremer. Missions : assurer la présence outre mer des
programmes diffusés en métropole, développer des émissions de proximité, contribuer
à la connaissance de l’Outre-mer en métropole.
Filiales consacrées à la production, la
communication et la gestion des droits dérivés :
-
France
2 cinéma et France 3 cinéma : coproductions de films de cinéma ;
-
MFP :
production télévisuelle (magazines, documentaires, fictions, prestations
techniques : télétexte, sous-titrage, doublage, habillage...) ;
-
France
Télévision Distribution : gestion de droits dérivés (DVD et disques,
licences, distribution à l'international).
-
France
Télévision Interactive : GIA associant France 2, France 3, France 5, RFO
et France Télévisions SA. Développement des programmes et de services
interactifs ;
France Télévision est également
actionnaire de référence de 5 chaînes thématiques (Ma Planète, Planète
Thalassa, Gulli, Mezzo et Euronews) et participe au capital de 4 sociétés
relevant d’engagements internationaux de la France (France 24, CFI, TV5 Monde,
Arte).
Arte :
GEIE issue d’un traité franco-allemand, Arte
est une chaîne culturelle et éducative à vocation européenne et internationale.
Ses programmes, diffusés en France et en Allemagne, sont constitués à parité
par un pôle allemand - lui-même fédérant des acteurs publics de l’audiovisuel -
et un pôle français, Arte-France.
INA :
L’Institut National de l’Audiovisuel a
trois activités :
-
conservation
et la mise en valeur du patrimoine audiovisuel national ;
-
dépôt
légal des œuvres audiovisuelles ;
-
venue
aux droits des programmes financés par l’ORTF.
Action audiovisuelle extérieur
(pour rappel) :
- France 24 : chaîne française d’information internationale en continu 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, lancée en décembre 2006 ;
- TV5 : chaîne internationale francophone détenue par la France, la Belgique, la Suisse et le Canada ;
- RFI : diffuse dans le monde entier des émissions d’information et de culture destinées aux auditeurs francophones et de langue étrangère.
-
CFI : banque de programmes télévisuels et
cinématographiques, missions de conseil et de formation auprès des télévisions
partenaires.
b-
Le
financement des diffuseurs
Nouvelles dispositions de la loi de 2009 :
- Suppression de la publicité sur les chaînes publiques de télévision en deux temps :
· à partir du 5 janvier 2009 : disparition entre 20 heures et 6 heures,
· à partir du 30 novembre 2011 (date du basculement complet de la télévision analogique vers le numérique) : suppression totale.
NB : Ce dernier point a été modifié. Un moratoire a repoussé la
date au 1er janvier 2014. Le 14 décembre 2010, le parlement a voté
en commission mixte paritaire (Assemblée Nationale + Sénat) le basculement au 1er
janvier 2016 ( !).
- Le parrainage d’émissions restera possible.
- Indexation de la redevance audiovisuelle sur l’inflation et l’instauration de nouvelles taxes :
· 0,9% sur le chiffre d’affaires des opérateurs de télécommunications,
· 3% sur les recettes publicitaires des chaînes de télévision privées (réduite provisoirement à 0,75% en 2010).
- Augmentation de la redevance, qui passe de 116 à 121 euros.
- Réorganisation des sociétés publiques de l’audiovisuel :
· France Télévisions devient une société unique avec différentes antennes.
· La nomination des présidents de France Télévisions, Radio France et de la société chargée de l’audiovisuel extérieur se fera par décret, après un avis conforme du CSA.
- Transposition de la directive européenne « Services de médias audiovisuels » du 11 décembre 2007 (directive « Télévision sans frontière » amendée en 2007)
Redevance :
Elle sert à financer l’audiovisuel public. C’est une taxe parafiscale liée à la possession, et non l’utilisation d’un récepteur. Son montant pour 2010 est de 121 € en métropole, 78 € dans les DOM.
La suppression de la publicité dans l’audiovisuel public a donné lieu à un vif débat pour compenser le manque à gagner suite à la perte des ressources publicitaires (800 M€ en 2008 pour France Télévision) et au coût des nouveaux programmes. Des sociétés de gestion de droits (SACD et SCAM) et des syndicats de producteurs (SPFA, SPI, USPA) ont appelé à un élargissement de l’assiette et une hausse du taux de la redevance, prenant pour exemple les redevances en Grande Bretagne et en Allemagne.
A ce jour, cet appel n’a pas été suivi, l’augmentation de la redevance tenant juste compte de l’inflation.
Publicité :
La publicité directe, autorisée depuis le 1er
octobre 1968 (à l’époque, complément de financement pour
Depuis 2008, une seconde coupure publicitaire de 6 à 9 minutes est autorisée par tranche de 30 minutes.
Néanmoins, cette disposition n’a pas eu l’effet attendu, d’une part à cause de la crise économique, d’autre part parce que les budgets publicitaires sont de plus en plus répartis sur l’ensemble des médias. De fait, la part des investissements publicitaires en télévision sont en constante régression, à l’inverse de ceux faits sur internet.
TF1 et M6 s’estime lésées par la réforme :
- le transfert attendu des annonceurs n’a pas eu lieu, France Télévision continuant d’accueillir de la publicité avant 20h (70 M€ de recettes en 2009, 80 M€ de recettes estimées en 2010) pendant au moins 2 ans ;
- elle a provoqué un coût supplémentaire, du fait des nouvelles taxes, prévues pour durer.
Péage :
Apparu au lancement de Canal Plus, il s’est étendu aux chaînes thématiques du câble et du satellite. Il diminue la pression de l’audience, mais exige un investissement important dans l’établissement d’une relation personnalisée avec les abonnés.
Autres financements :
- parrainage (ou bartering ou troc) : il permet de contourner le plafond de la diffusion publicitaire ;
- abonnement au câble : achat d’accès à une infrastructure offrant une dizaine de programmes « gratuits » ou payants, commercialisés individuellement ou en bloc ;
- Paiement à la séance (achat à l’émission, TV de service ou banque de programmes)
- Produits dérivés (encore marginal en France, principalement Audiotel) ; téléachat
c-
La politique
de programmation
Programmation d’une chaîne :
Le but de la programmation est d’asseoir l’identité et la politique éditoriale d’une chaîne TV (ex : importance relative de l'information par rapport au divertissement, choix d’un sujet d'actualité par rapport à un autre, son traitement).
Exemple de politiques
éditoriales :
-
TF1 : chaîne
généraliste familiale, « ménagère de moins de 50 ans »
(divertissement, journal télévisé, cinéma, séries américaines) ;
- France 2 : chaîne généraliste, en rivalité avec TF1. Double handicap : cahier des charges ambitieux et déficit de moyens croissant. ;
- France 3 : chaîne généraliste à vocation nationale et régionale (émissions culturelles et éducatives, information décentralisée) ;
- Canal Plus : impertinence, exclusivité cinéma et sport ;
- Arte : chaîne culturelle, dont les fondamentaux sont la culture, l'histoire et l'investigation ;
- M6 : politique de contre programmation (clips, séries, information minimaliste), à destination du public jeune.
Il est intéressant de noter que, suite à la disparition de la publicité en prime time sur les chaînes de France Télévision, les chaînes privées ont du adapter leurs grilles de programme sur celles-ci.
Par ailleurs, les chaînes TV se servent de plus en plus d’internet (blogs, réseaux sociaux) pour assurer la promotion de leurs programmes (œuvres et flux).
Mesure de l’audience :
L’audience est mesurée par la
société Médiamétrie, créée en 1985 pour répondre aux nouveaux besoins du
paysage audiovisuel français (radios privées de la bande FM, privatisation
d'Europe 1 et de TF1, création de Canal+,
La mesure de l’audience s’organise suivant 5 comités : audimétrie (audiences TV hertziennes et TNT), radio, câble et satellite, métridom (radios et TV d’Outre-Mer) et internet. Elle repose sur trois business units :
- Direction des mesures d’audience : études de l’audience Médiamat et MédiaCabSat, panels radio, trafic internet, médias DOM-TOM…
- Direction Performance et Cross-Média : études d’environnement (habitudes de consommation, équipements…), cross-media…
- Eurodata TV Worldwide : suivi des audiences à l’étranger (plus de 80 pays couverts).
Exemple
de mesure de l’audience : étude Médiamat
Médiamat mesure l'audience de
la télévision en France (chaînes analogiques en clair, Canal Plus et W9),
établit le profil des téléspectateurs d'une émission ou tranche horaire,
évaluer la durée d'écoute par individu ou par téléspectateur.
Méthodologie :
Le système de mesure
d'audience repose sur trois composantes
-
un échantillon :
panel de foyers équipés d'un ou plusieurs téléviseurs dans leur résidence
principale (près de 3 700 foyers, soit environ 9 500 individus âgés de 4 ans et
plus), qui doit être représentatif des caractéristiques socio-démographiques
des foyers résidants en France métropolitaine et de l'offre télévisuelle
proposée.
-
une
technologie
de mesure : audimètres munis de télécommande
à touches individuelles qui
enregistrent en permanence : les utilisations du ou des
téléviseur(s) du
ménage, la marche et l’arrêt du
téléviseur, l'écoute des différentes
chaînes et
les autres usages du téléviseur.
-
des conventions de
mesures : définition du périmètre pris en compte pour le recueil
d'audience, mesure de l’audience en live sur tous les postes du foyer, prise en
compte des invités.
Un nouvel outil : le
watermarking.
La méthode consiste à insérer
dans les émissions des marques inaudibles à l’oreille, mais enregistrés par les
audimètres installés chez les panelistes. Ce système permet de connaître
l’émission et la chaîne regardées, ainsi que l’heure de diffusion. Du coup, il
est possible de mesurer l’audience, quel que soit le support.
L’analyse de l’audience en 2009 confirme le recul des
chaînes en clair et de Canal Plus (72,1% contre 76,3% en 2008) et la croissance
des chaînes des
TF1 conserve sa place de leader avec 26,1 % d’audience (26,2 % en 2008) et 96 des 100 meilleures audiences.
France 2 passe de 17,5 à 16,7 %, France 3 de 13,3 à 11,8 %,
Canal + de 3,3 à 3,1 %, France 5 de 3,0 à 3,1 %, M6 de 11 à 10,8 % et enfin
Arte reste à 1,7 %
TMC toujours en tête de
Une tendance intéressante : la durée quotidienne d’écoute TV en 2010 (34 premières semaines) chez les jeunes de 15-24 ans a augmenté en 2010 (2h04 en 2007, 1h53 en 2008 , 1h44 en 2009, 1h48 en 2010). Ce phénomène est lié à l’utilisation d’internet pour promouvoir les programmes TV.
Top 3 2009 :
Programme |
Chaîne |
Téléspectateurs |
Les Enfoirés font leur cinéma |
TF1 |
12,3 millions |
Eliminatoires France-Italie |
TF1 |
11,7 millions |
Dr House |
TF1 |
10,2 millions |
Top 3 2008 :
Programme |
Chaîne |
Téléspectateurs |
Euro France-Italie |
M6 |
13,2 millions |
Euro France-Pays-Bas |
TF1 |
12,7 millions |
Les Bronzés 3 |
TF1 |
11,2 millions |
Source : Médiamétrie
a-
Définition
d’une œuvre
Pour rappel, la télévision propose deux types de
programmes : les œuvres, qui forment un tout avec des droits rattachés, et
les émissions de flux, qui sont la dérivation d’un concept. On a vu que la
frontière pouvait être ténue sur certaines catégorie de programmes. Elle l’est
encore plus selon l’institution impliquée.
Définition d’une œuvre selon le CSA :
L’une des missions du CSA est de veiller aux quotas des
œuvres françaises ou européennes. La définition du CSA est donc une définition
en creux, précisée dans le décret du 17/01/1990.
Est considérée comme une œuvre tout programme télévisuel ne
relevant pas d'un des genres suivants : long métrage, information, variétés,
jeux, émissions autres que de fiction majoritairement réalisées en plateau,
retransmissions sportives, messages publicitaires, télé-achat, autopromotion,
services de télétexte.
Tous programmes de fiction, animation, documentaires,
magazines minoritairement réalisés en plateau, divertissements minoritairement
réalisés en plateau, vidéo-musiques, court métrage, retransmissions de
spectacles sont donc considérés comme des œuvres.
Définition d’une œuvre selon le CNC :
Le CNC cherche à distinguer les programmes pouvant avoir
accès aux aides financières des autres. Il a donc donné sa propre définition
dans les décrets du 02/02/1995 et du 24/09/2004.
Tous programmes télévisuels de fiction, documentaire de
création, captation spectacle, magazine culturel, vidéo-musiques sont
considérés comme des œuvres.
Tous programmes d’information, sport, jeux, talk-shows,
télé-réalité, divertissements sont considérés comme des émissions de flux.
Le cas « Popstars »
L'émission, diffusée dur M6,
propose de suivre la formation d'un groupe de musique, des premiers castings
accueillant plusieurs milliers de candidats, jusqu'à la sortie du disque et au
premier concert public, en passant par les stages de chant et de danse et
l'élimination progressive des candidats sélectionnés. Contrairement à des
concepts comme Star Academy, ou À la Recherche de la Nouvelle Star,
le public n'a ici aucun pouvoir de décision sur le sort des candidats, et reste
simple spectateur.
En 2001, le CNC, puis le
CSA, ont reconnu la qualité d’œuvre audiovisuelle à ce programme, ce qui a suscité
un tollé chez les producteurs et ayants droits qui ont saisi le Conseil d’Etat
et le tribunal administratif de Paris de recours contentieux :
-
un
premier recours contre la décision du CSA de qualifier ce programme d’œuvre, au
titre des obligations de diffusion et de production des diffuseurs ;
-
un
deuxième recours contre la décision du CNC qualifiant ce programme de
documentaire de création, ce qui devait permettre de lui octroyer une aide au
titre du COSIP.
Afin de clarifier les
contours de la notion d’œuvre audiovisuelle et la question de l’harmonisation
des différentes définitions, le CSA et le CNC ont chacun publié un rapport
faisant suite à des consultations auprès des professionnels.
Le 30 juillet 2003, le
Conseil d’Etat a donné tort aux producteurs et ayants droits en confirmant que
le programme « Popstars » était bien une œuvre audiovisuelle au sens
du décret du 17 janvier 1990 relatif à la diffusion des oeuvres.
À la suite de cette
décision de justice, le ministre de la culture et de la communication,
M. Jean-Jacques AILLAGON, a estimé qu’il importait de clarifier la notion
d’œuvre, essentielle pour l’industrie française des programmes. Il a donc
engagé, en septembre 2003, une consultation avec l’ensemble des parties
prenantes.
Le 11 mars 2004, le tribunal administratif de Paris a annulé la qualification d’œuvre audiovisuelle
attribuée par le Centre national de la cinématographie à l’émission
"Popstars" ainsi que la subvention perçue à ce titre par la société
de production Aventure line production.
b-
Le rôle du
COSIP
Le Compte de Soutien aux Industries de Programmes est le service du CNC qui s’occupe des aides financières aux producteurs de programmes audiovisuels.
NB : le taux de
contribution maximal de Canal + au COSIP est passé en 2010 de 4,5% à 6,7%.
Conditions d’accès :
Peuvent bénéficier des aides du COSIP les producteurs
délégués, établis en France et non contrôlés
par des capitaux extra-européens.
Les œuvres susceptibles d’être aidées sont des œuvres
audiovisuelles originales à vocation patrimoniale (selon la définition du CNC –
voir plus haut). Les magazines à intérêt culturels peuvent faire l’objet d’une
aide sélective et les vidéo-musiques d’une prime à la qualité.
Les équipes artistique et technique doivent être
essentiellement françaises (barème de points comme pour le cinéma).
Les autres critères sont liés au financement de l’œuvre :
-
participation financière d’un diffuseur (préachat ou
coproduction) ;
-
participation française minimum de 30% et 30% minimum
de dépenses effectuées en France (passe à 50% si la participation est
supérieure à 80%) ;
-
ensemble des aides du COSIP : maximum 40% du coût
de l’œuvre ou de la part française ;
-
total des aides accordées par Etat (ou collectivités territoriales) :
maximum 50% du coût de l’œuvre ou de la part française.
L’Aide sélective ou subvention d’investissement :
Elle est réservée à 5 types de projets.
Sans avis préalable d’une commission professionnelle :
-
projets
d’entreprises nouvelles ou ne disposant pas de compte automatique.
-
documentaires
dont la durée unitaire (ou d’un EPS) est inférieure à 24 mn (ou de 24 à 45 mn
dans le cadre d’EPS diffusés dans des cases « magazine »).
-
magazines
à intérêt culturel.
Avec avis préalable :
-
Projets
de producteurs disposant de comptes automatique, mais ne bénéficiant que
d’un faible apport des diffuseurs (moins de 6 000 € de l’heure).
-
Projets
soumis à l’avis de la commission en vue d’une qualification du genre.
L’Aide automatique ou subvention de réinvestissement :
Elle est accessible aux projets suivants :
-
apport
des diffuseurs représentent au moins 25% de la part française et plus de 6 000
€ de l’heure.
-
apport
des diffuseurs est inférieur à 6 000 € de l’heure, mais avis favorable de
la commission sélective.
Soutien Généré = Durée diffusée du programme x coefficient
pondérateur x valeur du point (change tous les ans, 570 €/mn en 2009).
Il peut être majorée de 25% lorsque :
-
80%
au moins des dépenses effectuées en France ;
-
programme
réalisé intégralement ou principalement en français ou une langue régionale.
Calcul du coefficient pondérateur :
-
En fonction des dépenses horaires françaises (fiction,
animation, captation) :
Fiction |
Animation |
Captation |
|||
Dépenses
horaires France (DHF) |
Coefficient |
Dépenses
horaires France (DHF) |
Coefficient |
Dépenses
horaires France (DHF) |
Coefficient |
>= 460 000 € |
3 |
>= 244 000 € |
3 |
>= 460 000 € |
3 |
< 460 000 € et >=
213 500 € |
De 0,5 à 3 |
< 244 000 € et >=
122 000 € |
De 0,7 à 3 |
< 460 000 € et >=
213 500 € |
De 0,75 à 3 |
< 213 500 € et >=
76 300 € |
0,5 |
< 122 000 € |
Ne génère pas |
< 213 500 € et >=
76 300 € |
0,75 |
< 76 300 € |
Ne génère pas |
|
|
< 76 300 € |
Ne génère pas |
-
En fonction de l’apport diffuseur horaire en numérique
(documentaire) :
Documentaire |
|
Apport
diffuseur horaire en numéraire (ADHN) |
Coefficient |
>= 160 000 € |
1,3 |
< 160 000 € et >=
80 000 € |
1 |
< 80 000 € et >=
25 000 € |
0,85 |
< 25 000 € et >=
6 000 € |
0,7 |
< 6 000 € |
0,5 |
Au-delà de 3 EPS |
0,25 ou + selon l’économie du projet |
Alimentation du compte :
-
Les sommes générées par la première diffusion de chaque
œuvre une année donnée sont notifiées sur le compte de l’entreprise au début de
l’année suivante, à condition de passer le seuil minimal (168 000 € fiction,
50 000 € documentaires ou captation, 31 000 € animation) ;
-
Les sommes doivent être réinvesties dans un délai
maximum de deux ans suivant l’année de notification ;
-
En cas de coproduction déléguée, les deux coproducteurs
se partagent la somme générée par la diffusion de l’œuvre au prorata des
apports de COSIP de chacun des producteurs.
Avances de « réinvestissement complémentaire » :
Lorsque le compte automatique est
épuisé, une aide supplémentaire peut être accordée aux producteurs.
Le montant d’avance est plafonné,
par an et par producteur :
-
1 525 000 euros pour les sociétés auxquelles le CNC a
notifié moins de 1 525 000 euros de soutien automatique en début d’année en
cours ;
-
montant de soutien automatique notifié en début d’année
pour une société à laquelle le CNC a notifié entre 1 525 000 euros et 3 810 000
euros de soutien automatique ;
-
3 810 000 euros pour une société à laquelle le CNC a
notifié plus de 3 810 000 euros de soutien automatique.
L’avance est remboursable par
compensation, à hauteur de 50%, sur le compte automatique notifié les années
suivantes.
Autres aides :
Pour information :
-
aides à la préparation pour favoriser les travaux
d’écriture et développement ;
-
Aide à la promotion et à la vente à l’étranger ;
-
Aides aux vidéomusiques (prime à la qualité) ;
-
Aides à l’animation : pilote, coproduction
France-Canada, actions de formation professionnelle ;
-
Aide au développement de projets Franco-Canadiens en
fiction et documentaires ;
-
FAM (Fonds pour l’audiovisuel musical) :
documentaires consacrés à la musique.
c-
La
production des œuvres en 2009
NB : Montant du COSIP en 2010 : 422 M€
Heures produites :
Genre |
2009 |
2008 |
Tendance |
Fiction |
752 h |
912 h |
Interruption des séries de 26 mn (forte croissance
auparavant) et diminution des productions de 52 mn |
Animation |
351 h |
259 h |
En croissance pour la première fois depuis 2006. |
Documentaire |
2 225 h |
2 059 h |
Investissements des diffuseurs les plus élevés. |
Magazine |
435 h |
354 h |
|
Spectacle vivant |
486 h |
401 h |
Investissements des diffuseurs les plus élevés. |
Financement des fictions :
Sources |
% |
Diffuseurs |
75 % |
CNC |
11 % |
Financements étrangers (coproductions, préventes) |
3 % |
Financement des documentaires :
Sources |
% |
Diffuseurs |
47 % |
CNC |
20 % |
Financements étrangers (coproductions, préventes) |
6 % |
Financement des programmes d’animation :
Sources |
% |
Diffuseurs |
28 % |
CNC |
17 % |
Financements étrangers (coproductions, préventes) |
25 % |
d-
Les
programmes de flux
Part dans la grille de programmes :
En moyenne, les émissions de flux remplissent 45% des grilles de programmes des chaînes :
Marché :
Deux acteurs dominent le marché :
Freemantle (société américaine) :
-
Questions pour un
champion (licence du jeu britannique Going
for Gold) ;
-
Le Bigdil (licence
de l’émission américaine Let’s make a
deal)
-
-
Autres : Super
Nanny, C'est du propre !, On vous dit pourquoi, Le Juste Prix…
Endemol (société néerlandaise) :
-
Format
« Big Brother » (Loft Story,
Nice People, Secret Story en
-
-
Autres : Qui veut
gagner des millions ?, Un contre 100,
Fear Factor…
Financements :
-
Publicité
-
Parrainage ou
partenariat (ex : Universal Music sur Star
Academy)
-
Commande de
chaîne (production déléguée ou exécutive)
Nom | Prénom | N° étudiant | Notes finales |
ABDELMALEK | Aïman | 261322 |
6 |
ANDRIAMIADANA | Hasina | 225055 |
15 |
BASTIAN | Ariana | 255059 |
7 |
BOULFRAKH | Osman | 216567 |
11 |
BOURDIN | Quentin | 272626 |
13 |
BOUSSARD | Odile | 5,5 | |
BRANCHEREAU | Camille | 256666 |
5,5 |
CONSTANT | Nicolas | 236894 |
9 |
COSSON | Jean-Michel | 270623 |
11,5 |
DAGUE | Olivier | 271767 |
16 |
DUPUY | Benjamin | 255094 |
4 |
EL KADI | Abdel | 245105 |
6 |
ESQUIEU | Laure | 270641 |
11 |
FILALI | Cherif | 11 | |
FRANCOISE | Thierry Didier | 271324 |
13,5 |
GONZALEZ | Benjamin | 256693 |
6,5 |
GU | Yu | 256862 |
2 |
GUNDUZ | Silan | 247644 |
0,5 |
JENFILS | Valery | 225768 |
11 |
JOSEPHINE | Jason | 255051 |
10 |
KUIKEL | Apsara | 271308 |
10 |
LECLERC | Anthony | 272538 |
10,5 |
LEE | Yoo Kyung | 271338 |
10 |
LEON | Valeria | 272933 |
14,5 |
LEONARD | Audrey | 265069 |
11 |
LI | Mu Xia Zi | 256750 |
8,5 |
LIN | Yuan | 256592 |
3 |
MARINE | Sadina | 273618 |
2,5 |
MASSE | Lucie | 255078 |
7,5 |
OTANI | Kanako | 271516 |
10,5 |
RINQUIN | Yves-Marie | 273267 |
14 |
SABLON | Dimitry | 237972 |
11 |
SANY | Marine | 256853 |
8,5 |
SHI | Cong | 271258 |
14 |
SIMPSON | Daniel | 272538 |
9,5 |
SIMSEK | Cemile | 228761 |
5,5 |
SLIMANI | Nadia | 270649 |
10,5 |
STRADI | Eric | 270612 |
8,5 |
TACIOLI PIZELLI | Julia | 258401 |
6,5 |
TISSERAND | Luena | 272461 |
7 |
YAMAKADO | Yo Hei | 6,5 | |
ZAOUI | Julie | 272453 |
3,5 |
ZEZYMOUCK | Aurélia | 248086 |
15 |
Thomas Cantoni - Initiation à l’économie du cinéma et de l’audiovisuel – Examen 22/01/11
Cas pratique - société Télé Images
Serge HARARI, gérant de la société Télé Images, développe un projet de comédie, destiné à un public jeune. Son idée est de lancer au cinéma une jeune vedette de télé réalité, Jean-Gérard.
Ce projet est développé en partenariat avec le responsable des acquisitions de TF1, qui a diffusé l’émission où Jean-Gérard a connu le succès. Les deux hommes se posent la question des partenariats possibles entre les deux sociétés.
Comment peut intervenir un diffuseur
dans le développement et le financement d’un film ?
(3 points)
Un diffuseur intervient habituellement de trois manières :
Conventions d’écriture : partage du coût de développement, intégré ensuite dans le coût de production
Coproduction : via sa filiale consacrée aux financements en coproduction
Préachat : intervention la plus fréquente, achat de droits de diffusion du film avant qu’il soit produit
Le film est mis en chantier. Serge HARARI engage un scénariste et un réalisateur qui cèdent leurs droits pour 30 ans, dans le monde, en toutes versions, pour une exploitation en cinéma, TV, vidéo, merchandising.
Le plan de financement est facilement bouclé. Le film obtient sans difficulté les agréments d’investissement et de production du CNC.
Le tournage se passe relativement bien, malgré les caprices de Jean-Gérard, peu habitué au travail sur un long métrage.
Une avant-première est organisée à l’attention de l’équipe du film et des investisseurs. A la fin de la projection, Jean-Gérard proteste auprès du producteur, la moitié des séquences où il joue n’ayant pas été retenue dans le montage final. Il conteste également la manière dont il est filmé, qui désavantage son image. Il exige un remontage du film et menace d’aller devant les tribunaux pour faire valoir ses droits.
Quels sont ses droits, au vu de son
statut ? Ses prétentions sont-elles fondées et sa démarche
peut-elle réussir ?
(3 points)
Jean-Gérard a la qualité d’acteur, dans le film. Ses droits sont ceux d’un artiste-interprète.
Pour rappel, ces droits sont les suivants :
Droit moral :
Caractéristiques : droit à la
paternité (nom et qualité), droit au respect de l’interprétation.
Droit patrimonial :
L’artiste-interprète autorise
la fixation de sa prestation, sa reproduction et sa communication au
public », ainsi que toute utilisation séparée du son et de
l’image de sa prestation.
Ces droits ne doivent pas porter atteinte aux droits des auteurs, ni les limiter.
Les scènes coupées et le cadrage relève de la décision du réalisateur. En exigeant un remontage, Jean-Gérard porte atteinte au droit des auteurs (droit moral de l’intégrité de l’œuvre).
Enfin, ses propres droits ne sont manifestement pas bafoués, sauf à prouver une volonté de lui nuire, dans le choix des scènes où il joue, ce qui ne sera pas facile.
A la sortie du film, qui connaît un succès honorable, Serge HARARI est approché par l’éditeur UBI SOFT, qui voudrait développer et mettre sur le marché un jeu vidéo adapté du film.
Qu’est-ce que cette opération
implique, en matière de droits d’auteur et droits à l’image ?
Quelles précautions le producteur doit-il prendre ?
(4 points)
L’adaptation d’un film en jeu vidéo relève de l’exploitation dérivée.
En préalable, il faut donc
s’assurer de deux choses :
Les auteurs ont-ils explicitement
cédé leurs droits d’exploitation dérivée ?
Les personnages repris par le jeu
sont-ils compatibles avec le droit à l’image des comédiens qui
les interprètent ?
Concernant les auteurs, ils ont cédé leurs droits merchandising. Le producteur doit cependant s’assurer que l’exploitation en jeu vidéo figure explicitement dans leurs contrats, et surtout qu’une rémunération est prévue pour ce mode.
Concernant les comédiens, le producteur doit vérifier quels sont ceux concernés, leur demander leur autorisation (par prudence) et négocier avec eux une rémunération spécifique.
Pour bénéficier du succès en salles, Serge HARARI voudrait sortir le film le plus vite possible en vidéo. Il contacte un éditeur, et discute avec lui des modalités et de la date de sortie.
Serge HARARI peut-il faire ce qu’il
veut, en la matière ? Que doit-il respecter ?
(2 points)
Il doit respecter la chronologie des medias, qui est la suivante :
Délai |
Mode d’exploitation |
Obtention visa |
Exploitation salle |
4 à 6 mois |
Vente et location vidéo Vidéo à la Demande |
9 mois |
Pay Per View |
10 mois |
Canal Plus (TV crypté par abonnement) |
22 mois |
TV en clair coproductrice du film |
36 mois |
TV en clair |
Il peut éventuellement décider
d'allonger les délais, mais pas les réduire.
Serge HARARI devra donc attendre au
minimum 4 mois avant de lancer le film en vidéo.
Fort du succès de ce film, Serge HARARI pense à ses prochaines productions. Il se demande notamment comment utiliser de manière optimale le compte de soutien que Télé Images a auprès du CNC.
Expliquer à Serge HARARI le
mécanisme de l’aide automatique. Le film qu’il vient de produire
peut-il être pris en compte dans le calcul du soutien généré ?
(3 points)
Les producteurs bénéficient d'un soutien financier calculé à partir des recettes d'exploitation de leurs films en salles, à la télévision et en vidéo. Le soutien financier, ainsi généré par les recettes des films passés, peut être réinvesti dans les nouvelles productions.
Conditions d’éligibilité :
film français ou coproduction internationale
agrément de production ;
être producteur délégué ;
respecter un barème de 100 points ;
studios de prise de vue et laboratoires français et européens.
Le soutien peut être investi sur tous les films, qu'ils soient français ou coproduits avec l'étranger, et quelle que soit la langue de tournage.
A priori, le film que vient de produire Serge HARARI remplit les critères. Il pourra entrer dans le calcul du soutien généré, à condition de respecter les délais de génération :
Cinéma : 5 ans à compter de première projection publique du film
TV : 8 ans à compter de première projection publique du film.
Vidéo : 6 ans à compter de première projection publique du film
Questions de cours
Les aides au développement du CNC
Aides à l’écriture (auteur, réalisateur) ou la réécriture (auteur, réalisateur, producteur) : dans le cadre des aides sélectives à la production.
Deux collèges
examinent les demandes :
1er
collège : demandes d’aide à l’écriture et à la
réécriture pour les premiers scénarios de long métrage ;
2nd
collège : demandes d’aide à l’écriture et à la
réécriture pour des auteurs ayant déjà écrit ou réalisé au
moins un film de long métrage porté à l’écran.
Aide au développement : couvrir les dépenses du travail d’écriture :
option et achat de droits ;
écriture et réécriture ;
frais de consultants ;
recherches et documentation.
Double dispositif :
aide au programme destiné aux sociétés les plus actives (minimum 3 longs métrages français produits au cours des 4 années précédentes) ;
dispositif sélectif destiné aux nouvelles sociétés (minimum 1 long métrage produit ou expérience significative dans la production de courts métrages ou œuvres audiovisuelles). Si l’entreprise vient d’être créée, les dirigeants doivent justifier d'une expérience reconnue dans le domaine de la production.
Aide remboursable à la mise en production de l'œuvre :
50% au premier jour de tournage ;
50% lors de la sortie en
salles.
Plafond de l’aide : 50% des dépenses
éligibles ; peut être augmenté d'au maximum 20% au titre
d’autres dépenses de développement justifiées.
Les conventions entre l’Etat, le CNC et les régions
L’objectif est de soutenir l’exploitation cinématographique, la production et la diffusion en région ainsi que la valorisation du patrimoine cinématographique. Depuis 2004, des conventions tripartites, pour trois ans renouvelables, sont conclues entre l’État, le CNC et les Régions. Le cas échéant, d’autres collectivités peuvent s’y associer.
Pour la période 2007-2010, ces conventions sont agencées en trois parties :
Ecriture, développement, production et accueil de tournages (crédits des collectivités et abondement du CNC).
Soutiens à la création et à la production :
Création : aide forfaitaire.
Production : mesure du « 1 pour 2 » (1€ versé par le CNC pour 2€ par les Régions).
Diffusion culturelle et éducation artistique (crédits déconcentrés de la DRAC et crédits du CNC).
Exploitation cinématographique (les modalités d’intervention sont précisées dans chaque convention).
Les formules d’abonnement des salles de cinéma
Initiée le 29 mars 2000 par UGC, cette formule permet aux abonnés d'avoir un accès illimité aux salles de cinéma, sur l'ensemble du territoire, moyennant le versement de frais de dossier et d’une mensualité.
Cette initiative commerciale constituait l'une des réponses apportées à la multiplication des modes d'exploitation des films hors salles de cinéma.
Les formules d’abonnement couvrent, en moyenne, 23% du parc national.
Problèmes soulevés :
Manque à gagner pour les ayants droit : introduction d’un prix de référence (5,03 € aujourd’hui), servant de base de calcul pour la rémunération des distributeurs et des ayants droit ;
Concurrence déloyale pour les exploitants indépendants : obligation, pour les émetteurs d'une formule d'abonnement à y associer les exploitants indépendants qui le souhaitent.
Les principaux risques liés à la production d’un film.
Principaux risques à prévoir, et faire couvrir par les assurances :
perte pécuniaire : en cas de sinistre partiel (frais supplémentaires) ou total (perte des dépenses effectivement engagées jusqu’à arrêt de production) ;
perte physique : décès ou incapacité physique d’une personne ou d’un animal ;
perte matérielle : disparition, destruction, ou détérioration de biens matériels ou support ;
dommages sur les décors ou équipements techniques (coût de remise en état ou dédommagement)
responsabilité civile, en cas de dommages causés à des tiers.
Les critères pour définir un producteur indépendant
D’après le décret du 9 juillet 2001, deux critères permettent de définir les producteurs indépendants :
par rapport à l’œuvre : les droits n’ont pas été acquis pour plus d’une diffusion en exclusivité, sur une période maximale de 18 mois, le producteur n’a pas réalisé plus de 80% de son volume horaire cumulé de production audiovisuelle (ou son CA cumulé) avec le même éditeur ;
par rapport à l’entreprise : le diffuseur ne détient pas plus de 15% du capital du producteur (et vice-versa).